Le fournisseur d’assurance spécialisée CFC a publié son nouveau rapport mondial Digital Healthcare Report 2025 : Navigating the digital health landscape, based on experience from its eHealth product. Ce rapport met en lumière une hausse marquée des sinistres liée à l’essor des solutions de santé numériques — des sinistres qui, pour la majorité, ne seraient normalement pas couverts par les polices traditionnelles de responsabilité médicale.
Selon les auteurs du rapport, les deux tiers des réclamations en santé numérique proviennent désormais de sources émergentes telles que la responsabilité publicitaire, les problèmes de propriété intellectuelle et la cybercriminalité. Environ 25 % des réclamations en santé numérique sont liées à des pertes cybernétiques, tandis que 38 % du coût total des demandes d’indemnisation en santé numérique sont dus à la cybercriminalité. De plus, 70 % des indemnités versées sont liées à des attaques par rançongiciel.
Les auteurs précisent que la nature des sinistres continue d’évoluer. Alors que l’intelligence artificielle (IA) prend une place croissante dans les processus décisionnels, en aidant tant les médecins que les patients à mieux comprendre les risques et à intervenir plus tôt, le contexte favorise en parallèle une montée des menaces cyber et des défis réglementaires.
Une attention particulière est désormais portée à la responsabilité de comptes en matière d’IA, notamment en ce qui concerne la prescription numérique et la sécurité des données.
Le marché de l’IA en santé devrait croître de façon marquée, mais cette expansion s’accompagne de risques à tous les niveaux. Les auteurs du rapport soulignent que, si les erreurs liées à l’IA peuvent toujours entraîner des préjudices corporels, elles donnent de plus en plus lieu à des réclamations non corporelles, comme celles liées aux atteintes à la protection des données, aux conflits de propriété intellectuelle ou encore aux allégations de discrimination découlant de biais dans les données. Le document traite aussi des enquêtes réglementaires et des amendes potentielles.
Les agonistes GLP-1 posent également un risque
À l’échelle mondiale, l’utilisation croissante des agonistes du peptide de type glucagon 1 (GLP-1) dans les traitements de perte de poids entraîne aussi des réclamations dans plusieurs volets de couverture, représentant 4 % des sinistres en santé numérique chez CFC.
L’augmentation de l’utilisation de ces médicaments a conduit à un examen plus approfondi des modèles de soins de santé émergents, en particulier ceux où la prescription numérique sans évaluation en personne a augmenté le risque de prescriptions frauduleuses.
« Les réclamations pour préjudices corporels incluent des effets indésirables comme la jaunisse, des nausées ou encore des lésions hépatiques et rénales », indiquent les auteurs du rapport. « Cependant, l’exposition va au-delà des dommages corporels subis par les patients, avec une gamme plus large de couvertures allant de la fiabilité des produits et des poursuites des ordres médicaux aux dommages liés à la publicité », écrivent-ils.