Peter Routledge, surintendant des institutions financières au Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF), a participé au début de septembre à une discussion animée dans le cadre du Sommet financier de la Banque Scotia. Le 5 septembre, le BSIF a publié une transcription révisée de l’entretien, portant sur les grandes priorités de l’organisme pour les trois à cinq prochaines années. 

Les priorités du régulateur 

« Au cours des trois à cinq prochaines années, le BSIF mettra l’accent sur l’amélioration continue de son approche de surveillance, en tirant parti des données et des technologies ainsi qu’en renforçant la responsabilisation des conseils d’administration et de la haute direction des institutions financières », déclare alors le surintendant. 

Il qualifié de « règle » la pratique du BSIF consistant à peaufiner constamment ses lignes directrices et avis réglementaires. Les risques liés à l’intégrité et à la sécurité, comme le blanchiment d’argent, la fraude, les cyberattaques et le recours accru à des tiers fournisseurs de services figurent également parmi les priorités réglementaires. 

Sur les risques tarifaires 

En ce qui concerne les risques tarifaires, M. Routledge souligne que les banques et les assureurs de personnes du Canada abordent cette période avec de solides réserves de fonds propres et de liquidités, ainsi qu’une gouvernance des risques renforcée depuis la crise financière mondiale, ensuite consolidée pendant la pandémie de COVID-19. 
« Un système financier solide et stable est l’une des pierres angulaires de la vigueur économique du Canada », affirme-t-il. 

Plus tard en septembre, cette fois lors de la Conférence nationale de l’assurance du Canada, M. Routledge approfondi le concept d'efficacité réglementaire. Il indique alors que le BSIF poursuivra cet objectif en simplifiant ses lignes directrices, en éliminant les demandes à faible valeur ajoutée et en donnant plus de prévisibilité. 

La ligne directrice B-15 

Cette discussion, publiée par le BSIF le 18 septembre, aborde les exigences liées aux risques climatiques, soit la ligne directrice B-15, ainsi que l’exercice normalisé d’analyse de scénarios climatiques (ENASC). 

Davantage d’information sur la ligne directrice B-15 est disponible dans l’article complémentaire Risques climatiques : de nouvelles obligations de grande portée pour les assureurs. 

Finalisé en septembre 2024, l’ENASC vise à mesurer l’exposition potentielle des institutions financières aux risques climatiques. Ces mesures exigent un investissement considérable en temps, en ressources et en efforts de la part des assureurs, plaident plusieurs experts. 

« Les risques climatiques sont des risques financiers qui doivent être évalués avec plus de précision afin que les conseils d’administration et les hauts dirigeants puissent les intégrer aux stratégies d’affaires et aux cadres de gestion du risque des institutions », explique le surintendant. La ligne directrice B-15, l’ENASC et les relevés sur les risques climatiques sont autant d’éléments « qui permettent aux assureurs de renforcer leurs capacités à quantifier les risques », poursuit-il. 

Il ajoute que moins de la moitié des assureurs de dommages ont déclaré avoir de l’expérience en matière d’analyse de scénarios climatiques axés sur les risques physiques avant la mise en œuvre de cet exercice. Et ce taux est encore plus faible chez les institutions de dépôts et les assureurs de personnes, précise-t-il. 

Le fait que peu d’institutions financières à l’extérieur du secteur de l’assurance de dommages géocodent leurs expositions est, selon lui, une « lacune importante à l’heure où les risques physiques liés aux changements climatiques augmentent en fréquence et en gravité ». Cela inclut notamment les assureurs de personnes. 

« L’analyse géospatiale est essentielle pour évaluer l’exposition et la vulnérabilité des biens, et pour veiller à ce que ces risques soient évalués avec précision et correctement chiffrés », affirme-t-il.