Secteur durement touché par la crise de la COVID-19, le courtage immobilier n’a pu bénéficier de la désignation gouvernementale de service essentiel au début de la pandémie.
Courtier immobilier chez Groupe Mackay, une agence fondée en 1997 à Lachine et qui regroupe près d’une trentaine de courtiers, Renato Dall’Ava dit s’en tirer du mieux qu’il peut dans les circonstances.
« Nous serons bientôt en mesure de reprendre nos activités normales. Présentement, nous avons eu le OK pour faire des visites avec des acheteurs selon un certain protocole, et mettre en ligne des propriétés de façon virtuelle et partielle », révèle M. Dall’Ava qui agit aussi comme directeur du développement.
Depuis le 20 avril 2020, le gouvernement autorise le courtage immobilier dans le cas des transactions prioritaires, signale le site de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ). Il s’agit de la prise de possession d’un l’immeuble ou de la nécessité de se reloger, d’ici le 31 juillet 2020.
Ce n’est pas le cas du courtage immobilier commercial ou hypothécaire, qui doit s’effectuer à distance, précise l’OACIQ. Aucune visite de courtiers, d’acheteurs ou d’inspecteurs en bâtiment n’est possible pour les propriétés nouvellement mise en marché. Celle-ci doit se faire virtuellement.
Selon les directives de l’OACIQ en ce qui touche les transactions prioritaires, les occupants doivent rester à l’extérieur, lors d’une visite en personne. Un seul visiteur peut entrer à la fois avec le courtier, et ne doit être ni un enfant ni une personne âgée de 70 ans ou plus. Une distance minimale de 2 mètres entre personnes demeure de rigueur et il faut se nettoyer les mains avant et après la visite, au savon ou avec une solution désinfectante. L’OACIQ indique d’éviter de toucher les surfaces, et celles-ci doivent être désinfectées avant et après la visite. Les visites libres sont interdites.
Toutes ces mesures pèsent sur les résultats du courtage immobilier. Lors de l’entrevue réalisée le 8 avril, M. D’all’Ava a relaté des statistiques de l’OACIQ selon lesquelles des ventes se concluent encore tous les jours au Québec, mais leur nombre est en baisse de 32 % dans la période du 30 mars au 7 avril 2020, par rapport à la même période de 2019.
« Il y a eu 1 900 transactions immobilière au Québec durant cette période en 2020, par rapport à 2 800 en 2019 », a-t-il précisé. Dans la semaine du 9 au 15 mars, nous étions en avance de 15 % à 18 % sur nos chiffres de l’année dernière.
Failles et correctifs de Zoom
Pour les nouvelles inscriptions résidentielles, Renato Dall’Ava mise sur les visites vidéos qu’il rend disponibles sur la plateforme Centris. Il utilise la plateforme de vidéoconférence Zoom, pour remplir son obligation de voir le client et de partager des documents. « Grâce à Zoom, nous pouvons aussi partager des documents. Nous y accompagnons les clients : certains font des promesses d’achat. » Il n’utilise pas le courriel et lui préfère le téléphone, plus sûr.
Il peut toutefois y avoir des limites à utiliser Zoom. L’entreprise a été dans l’eau chaude depuis le début de la crise.
« Je ne recommanderais pas Zoom pour le moment, à la lumière des dernières failles et bris de confidentialité », dit François Levasseur, vice-président principal d’Equisoft pour le Canada. Il suggère aux conseillers de rencontrer les clients avec d’autres logiciels, tels Microsoft Teams, Skype, Google Duo, Facetime ou GoToMeeting.
Zoom a connu quelques vulnérabilités qu’il a toutefois corrigées, renchérit Dominic Villeneuve, directeur cybersécurité et infrastructure d’UV Assurance. « Il y a eu des versions de Zoom qui ne venaient pas des sites officiels et qui permettaient à un pirate de prendre le contrôle de la Webcam et d’intercepter les conférences », dit-il.
M. Villeneuve explique que des certificats établis sur des serveurs en Amérique du Nord se seraient retrouvés sur des serveurs en Chine. Outre les outils mentionnés par M. Levasseur, il recommande également Cisco Webex. M. Villeneuve révèle de plus qu’UV Assurance n’utilise plus Zoom et recommande aux conseillers de faire de même.