2013 marquera un triste chapitre dans l’histoire du Canada. Pour la première fois, le pays enregistre deux catastrophes ayant causé des dégâts supérieurs à un milliard de dollars (1 G$). Fait particulier : les deux évènements en question sont liés à des inondations, en grande partie non couvertes par les assureurs.

Les inondations ayant touché le sud de l’Alberta et, plus particulièrement, la ville de Calgary, à la fin du mois de juin, auront causé des dégâts d’au moins 4 G$, estime AON Benfield. La firme de notation A.M. Best estime que les assureurs devront débourser 3,7G$ en réclamations, ce qui en fera la catastrophe la plus couteuse dans l'histoire canadienne, devançant la crise du verglas de 1998. Peu de temps après, début juillet, la ville de Toronto et sa banlieue ont été touchées par de fortes pluies causant des inondations à divers endroits. Les dommages économiques qui en ont résulté s’élèvent à 1,5 G$, selon AON Benfield. Les assureurs devront toutefois en couvrir une plus grande partie et ainsi débourser 850 millions de dollars (M$), selon A.M. Best.

Un mois de juillet difficile pour les assureurs

Le mois de juillet a été particulièrement pénible pour les assureurs au Canada. En plus des fortes pluies enregistrées à Toronto, plusieurs évènements météorologiques sévères ont eu cours, notamment des vents de plus de 100 kilomètres à l’heure et des épisodes de grêle. L’Ontario, le Québec, l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba ont ainsi été touchés les 19, 20 et 21 juillet. Ces évènements devraient couter plusieurs millions de dollars aux assureurs, croit AON Benfield.

Le 1er semestre de 2013 a été marqué par une grande proportion d’inondations, par rapport aux autres catastrophes, soulève le réassureur Munich Re. Les inondations ont représenté 47 % des pertes économiques enregistrées durant cette période, ainsi que 45% des dommages assurés. En plus du Canada, l’Europe (plus particulièrement, l’Allemagne), l’Asie et l’Australie ont été touchés par les inondations.

Les pertes économiques liées aux catastrophes se chiffrent à 45 G$ pour le premier semestre de 2013. C’est bien en-deçà de la moyenne des dix dernières années, qui s’établit à 85 G$. Même chose pour les dommages assurés. Ils sont de 13 G$ au premier semestre de 2013, comparativement à 22 G$, en moyenne, pour les dix dernières années.

Débordement de l'Elbe en Allemagne

Le débordement du fleuve Elbe, en Allemagne, en mai et juin, a causé trois fois plus de dégâts que la catastrophe ayant frappé le sud de l’Alberta. Les pertes économiques y sont de 16 G$ et les pertes assurées, de près de 4 G$. L’Elbe avait déjà débordé en 2002, causant des dégâts similaires.

« De tels évènements, même s’ils sont plus fréquents, ne devraient pas résulter par des pertes plus élevées. La hausse des pertes économiques peut être prévenue par de meilleurs moyens de contrôle des inondations, dit Torsten Jeworrek, PDG de Munich Re.

Il est important, selon lui, d’être mieux sensibilisé aux risques qu’elles posent. « Fleuves et rivières ont besoin d’espace pour que les vagues causées par les inondations puissent se disperser sans causer de dommages sérieux. Il faut considérer ce risque pour choisir quels espaces peuvent servir à la construction industrielle ou résidentielle. Les politiciens ne devraient pas seulement accorder des fonds d’urgence après des catastrophes, mais avoir une vision, en s’engageant dans des moyens de contrôle des inondations », dit-il.