Séismes, tempêtes de neige, inondations… 2010 devrait être couteuse pour les assureurs, souligne Laurence Loubières, analyste extra-financier et spécialiste en assurance pour la firme Jantzi-Sustainalytics dans un rapport. Pour cause : les assureurs subissent les impacts directs et indirects des changements climatiques.
Les premiers touchent les biens assurés et frappent directement les assureurs Quant aux impacts indirects, ils ont trait aux investissements des assureurs. Mme Loubières donne l’exemple d’une catastrophe touchant un ensemble de résidences dans lequel l’assureur a investi par l’entremise de titres commerciaux adossés à des hypothèques résidentielles. Les changements climatiques viendraient donc le toucher indirectement dans ses placements.
Pour éviter ces impacts, ils devraient, selon Mme Loubières, tenir compte du changement climatique dans leur gestion des risques. Trois champs d’action le permettent : l'adaptation, l'atténuation et la divulgation.
L’adaptation vise à réduire l’exposition des assureurs aux événements catastrophiques. Pour cela, les assureurs devraient, selon Mme Loubières : revoir l’évaluation des zones à risque (régions côtières et ports) et utiliser des instruments financiers qui permettent d’atténuer les risques (obligations catastrophe et dérivés climatiques). Elle suggère aussi aux assureurs de créer des produits adaptés aux catastrophes liés au climat dans les pays émergents et de participer à la mise en place de normes visant à améliorer la résilience face aux événements climatiques (nouveaux codes du bâtiment).
L’atténuation, elle, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, les assureurs devraient, selon Mme Loubières : tenter de réduire l'empreinte carbone de la société et des structures de gouvernance, mettre en œuvre des initiatives d'efficacité énergétique et concevoir des produits encourageant les pratiques respectueuses de l'environnement. Les assureurs pourraient aussi intégrer des critères de durabilité dans toutes les classes d'actifs sous gestion (actions, obligations, immobilier et autres), investir dans les énergies renouvelables et technologies vertes, ainsi que participer à des initiatives de sensibilisation au changement climatique.
Quant à la divulgation, elle consiste pour les assureurs, à dévoiler leur exposition au changement climatique et leur gestion des problématiques liées à cela. Les assureurs pourraient, selon Mme Loubières, divulguer les activités affectées par le changement climatique et les conséquences indirectes de la réglementation
Sophie Boltz