Selon les derniers rapports de vente de LIMRA, 2013 n’aura pas été une cuvée exceptionnelle en assurance de personnes au Canada. Le 4e trimestre a toutefois montré une reprise marquée dans plusieurs secteurs.Les ventes d’assurance maladies graves, de fonds distincts et d’assurance collective ont affiché des résultats à la baisse en 2013. Les ventes d’assurance vie individuelle sont quant à elles demeurées stables.
Assurance vie individuelle
Le secteur de l’assurance vie individuelle a récolté des ventes de 1,2 milliard de dollars (G$) en termes de nouvelles primes et de 747 509 nouvelles polices. Ce secteur d’affaires a affiché de mornes résultats en 2013 en raison de ventes faibles aux deux premiers trimestres. Les ventes en termes de nouvelles primes annuelles ont affiché une croissance de 2 % en 2013 par rapport à 2014. Le nombre de polices vendues a toutefois chuté de 2 % pendant cette période de comparaison.
Ce sont une fois de plus les ventes d’assurance vie universelle qui ont plombé les résultats globaux de l’an dernier. En termes de primes, elles ont retraité de 17 % en 2013 par rapport à 2012. Même chose pour le nombre de polices vendues. La vie entière a été le moteur de croissance, avec une progression de 14 % des nouvelles primes et de 7 % du nombre de polices pendant cette période de comparaison. Les nouvelles primes d’assurance temporaire ont pour leur part augmenté de 4 % entre 2012 et 2013, alors que le nombre de polices vendues s’est apprécié de 1 %.
En termes de nouvelles primes, la part des ventes attribuables à ce produit a glissé à 23 % l’an dernier, alors qu’elle était de 28 % en 2012. En termes de polices vendues, sa part ne représente plus que 17%, par rapport à 60 % pour l’assurance temporaire, et 23 % pour l’assurance vie entière.
Malgré les déclins, le sort de l’assurance vie universelle s’améliore de trimestre en trimestre, dit LIMRA. « Souhaitons que les déclins moins prononcés observés dans la seconde moitié de 2013 marquent le début d’une période de stabilité dans le marché de la vie universelle », a commenté le responsable de la recherche, Rob Kanehl.
Alors que LIMRA évoque le déclin de la vie universelle au 4e trimestre de 2013 sans le quantifier, elle rapporte une croissance des nouvelles primes d’assurance vie entière de 28 % et du nombre de polices de 8 %, entre le 4e trimestre de 2013 et le trimestre correspondant de 2012.
« Les deux tiers des fournisseurs rapportent avoir réalisé une croissance dans les deux chiffres [pour ce produit] », a souligné M. Kanehl. Toujours au 4e trimestre, les primes totales d’assurance vie individuelle ont progressé de 11 %, alors que le nombre de polices vendues a diminué de 3 %, par rapport au 4e trimestre de 2012.
Assurance maladies graves
Il s’est vendu au Canada en 2013 plus de 111,6 M$ de nouvelles primes de maladies graves et 103 213 polices. Tous les indicateurs de vente des produits d’assurance maladies graves sont à la baisse en 2013, en comparaison avec l’année précédente. Les nouvelles primes sont en baisse de 8 % et le nombre de polices, de 6 %.
« Cette baisse a été largement le fait des produits permanents », a commenté M. Kanehl. C’est un revirement pour ce marché, qui connaissait une croissance à tous les niveaux, depuis plusieurs années.
La déconfiture du produit permanent est notable. Ses ventes en termes de nouvelles primes ont reculé de 19 % en 2013, par rapport à 2012. Le nombre de ses polices vendues a pour sa part battu en retraite de 22 % pendant cette période de comparaison. La saignée est moins importante du côté des produits nivelés à période limitée, dont les primes reculent de 4 % et le nombre de polices, de 8 %. Le produit temporaire a encore le vent dans les voiles, avec une croissance de ses primes de 5 % et du nombre de ses polices de 6 %.
Il est notoire dans l’industrie que la hausse des prix commandée par les faibles taux d’intérêt à long terme a tout à voir avec l’important recul des produits permanents. « En 2012, les ventes des 2e et 3e trimestres ont été gonflées par une vente précipitée précédant l’annonce des hausses de prix », a expliqué M. Kanehl. Les produits à période limitée subissent ces contrecoups dans une moins grande mesure, alors que les produits temporaires renouvelables sont épargnés.
L’assurance maladies graves a toutefois terminé l’année en force. Les trois gammes du produit ont connu leurs meilleurs résultats en termes de nouvelles primes lors du 4e trimestre de 2013. « Une poussée du 4e trimestre est un phénomène commun, d’année en année, observe M. Kanehl. Les résultats du 4e trimestre de 2013 ont toutefois rebondi à leur niveau d’avant la hausse des prix, à la fois pour les produits permanents et nivelés à période limitée. »
Assurance collective
Chiffrées à 1,8 G$ en 2013, les ventes d’assurance collective ont connu un déclin de 25 % en termes de primes totales par rapport à 2012. Les nouvelles ventes ont entrainé une grande partie de cette baisse. Les ventes qui découlent de primes récurrentes (renouvèlements) ont plutôt connu une croissance de 5 %, précise LIMRA. Le sondage repose sur les données de 17 fournisseurs représentant 95 % du marché.
Sans ce que LIMRA qualifie de « ventes non traditionnelles », le déclin se serait limité à 7 %. « Le déclin de 25 % des primes totales résulte en grande partie de plusieurs ventes de primes uniques de grande taille qu’un fournisseur a réalisées en 2012 », ont expliqué les responsables de la recherche en assurance collective, Karen Fisherkeller et Anita Potter. En 2012, la croissance des ventes en termes de primes totales avait atteint 43 % par rapport à 2011. La croissance avait été plus modeste et stable les trois années précédentes.
Des ventes totales de 2013, 159,6 M$ proviennent des primes d’assurance vie, soit 6 % de moins qu’en 2012. Les primes d’invalidité de longue durée ont particulièrement décliné, avec 369,4 M$, soit 55 % de moins qu’en 2012. Les autres couvertures comptent pour 1,2 G$ ou 12 % de moins qu’en 2012.
Les ventes en termes de nouveaux clients ont pour leur part affiché une hausse de 9 % en 2013 par rapport à 2012. Trois fournisseurs sur quatre ont rapporté une croissance à ce chapitre. Au fil des ans, ce facteur présente des résultats moins volatils que les primes.
Le marché demeure fort segmenté et les fournisseurs ont connu des fortunes diverses. « Neuf des dix-sept fournisseurs ont rapporté une croissance, dont cinq dans une magnitude supérieure à 15 % », ont commenté les chercheurs.
En assurance collective, cette diversité peut provenir de groupes importants qui changent de main ou de la présence de certains joueurs dans une niche plus favorisée que d’autres. Ainsi, le marché des petits groupes, soit moins de 50 employés, a vu les nouveaux clients croitre de 13 %, et les primes de 3 % par rapport à 2012.
Le marché des groupes moyens, soit de 50 à 499 employés, a plutôt vu les nouveaux clients décroitre de 24 %, et les primes de 7 % durant la période observée. Enfin, le marché des gros groupes, soit 500 employés et plus, a vu les nouveaux clients croitre de 6 %, mais les primes décroitre de 38 %, par rapport à 2012. Les groupes de moins de 20 employés et ceux de 200 à 499 employés se sont montré les champions de la croissance, révèlent les données de LIMRA pour 2013.
L’emprise des grands assureurs sur le marché canadien de l’assurance collective s’est relâchée en 2013. Desjardins Assurances a damé le pion à Green Shield Canada en 2013 au chapitre du top cinq en termes de part du marché. Les quatre autres assureurs à composer ce classement sont la Financière Manuvie, la Financière Sun Life, Great-West Life et SSQ Groupe financier. À eux cinq, ils détenaient une part de 4 % inférieure à celle de 2012. Les trois plus grands détenaient une part de 56 % en 2013, alors qu’elle était de près de 63 % en 2012.
Fonds distincts en baisse
Les ventes de rentes sont en croissance, grâce à l’apport de la catégorie des rentes fixes, soit les rentes immédiates et dépôts à termes, rapporte Sally Bryck, associée chez LIMRA. Toutes catégories confondues (rentes fixes, fonds distincts et produits combinés), les ventes ont atteint 13,7 G$ en 2013, soit la plus forte année depuis 2010 (15,9 G$). L’industrie avait atteint le sommet en 2009, avec des ventes de rentes atteignant 16,4 G$.
À 8,2 G$, les ventes de fonds distincts ont reculé de 9 % en 2013 par rapport à 2012, cédant le pas aux rentes fixes, dont les ventes de 2,5 G$ ont représenté une croissance de 8 % pendant cette période. Les ventes de produits qui combinent des caractéristiques de fonds distincts et de rentes fixes ont quant à elles reculé de 10 %, pour s’établir à 3 G$ en 2013.
Les résultats du 4e trimestre 2013 ont montré des rentes fixes en explosion, avec une croissance de 19 % par rapport au 4e trimestre de 2012. Les fonds distincts ont aussi conclu cette période de comparaison sur une note positive, avec une croissance de 2 %. Seules les rentes combinées s’enfoncent, avec un recul de 22 % au 4e trimestre de 2013, par rapport au trimestre correspondant de 2012.
Les données de LIMRA montrent que les ventes de ce secteur sont toujours plus hautes aux 1er et 4e trimestres de chaque année. Elles révèlent en outre des ventes en déclin constant depuis 2009, avec toutefois une remontée au 4e trimestre 2013 par rapport à la tendance des dernières années.
Tous produits confondus, les rentes avaient franchi la barre des 5 G$ au 1er trimestre de 2010 pour ne plus l’atteindre par la suite. Au 4e trimestre de 2013, les ventes de rentes ont atteint 3,9 G$, soit le total le plus élevé pour un trimestre, depuis le 4e trimestre de 2010. En incluant l’apport des rentes combinées, les fonds distincts ont compté pour 3 G$ dans le total du 4e trimestre de 2013.