S’il a choisi de vendre à PMT Roy, c’est pour permettre au Groupe Viau d’atteindre un nouveau palier dans son développement, explique son président Yves Brassard.
« Un ensemble de choses a motivé cette décision. Je réfléchissais à comment on se positionnait comme cabinet et trouver un moyen de l’amener à un deuxième niveau. Les parts de marchés sont difficiles à gagner. Nous sommes harcelés par les assureurs directs. Il fallait voir comment se positionner pour les prochains, deux, trois, quatre, cinq ans, surtout que j’ai un intérêt à faire de l’assurance pendant encore longtemps », a confié M. Brassard en entrevue au Journal de l’assurance.
S’il a finalement recherché une alliance, c’est pour gagner en taille. « On l’entend souvent aux États-Unis : bigger is better. Ça s’applique dans un paquet de domaines. Dans le cas du Groupe Viau, ça nous donnera plus de pouvoir face aux assureurs. La transaction nous donne aussi des outils supplémentaires. Pas du côté technologique, car nous faisons déjà partie tous deux du Groupe Ultima, ce qui est aussi un avantage dans ce genre de transaction », dit M. Brassard.
Autre avantage : André Roy et lui se connaissent depuis longtemps. « Il y avait un fit ! Nous avons des façons de faire qui se ressemblent. Nous avons aussi du plaisir à travailler ensemble. On voit les choses un peu de la même façon, notamment au niveau des marchés d’assurance. C’est ce qui m’a dirigé vers PMT Roy », relate M. Brassard.
Il convient toutefois que la réputation du Groupe Viau était excellente dans le marché. L’entreprise soulignera ses 70 ans l’an prochain.
« Je ne suis pas inquiet comparé à d’autres. Notre nom est bon dans le marché, mais nos chiffres le sont aussi. Mais il nous fallait aller un cran plus loin. Pour développer, il faut se préparer. L’assurance de dommages est dans une bataille de prix, qui ne sont pas nécessairement à la hausse. La bataille dans l’assurance des entreprises dure depuis sept ans. Il fallait voir comment amener le cabinet plus loin », dit M. Brassard.
Il ne cache pas que la transaction en a surpris plusieurs dans le marché. « J’ai eu plusieurs coups de téléphone où on m’a demandé pourquoi j’avais fait cela. Même chose pour mes employés. Aucun d’entre eux ne l’a vu venir », dit-il.
M. Brassard a évalué plusieurs éléments dans sa réflexion. L’un d’eux est l’évolution du segment de l’assurance des particuliers.
« Les directs y sont pour y rester. Pour un courtier, ce n’est pas impossible. Il faut toutefois considérer que la tarification en assurance automobile est bonne pour les assurés. Pourquoi l’augmenter si elle est bonne pour eux ? Les couts d’opération demeurent présents. Il faut aller chercher autre chose et ça prend plus de support. C’est le genre de bataille qui va rester », dit-il.
Le président du Groupe Viau s’est aussi demandé comment ils pouvaient mousser sa présence auprès des consommateurs. « Côté markéting, il faut voir ce qui peut être fait avec un assureur. C’est toutefois difficile pour un cabinet de moyenne taille. Il n’y a rien de plus impersonnel pour un bureau comme le nôtre de s’afficher sur le bord du boulevard Métropolitain. »