Depuis le 31 décembre 2023, le Groupe LCD Assurances est exploité par Assurances 3G, dont le siège social est à Trois-Rivières.

Philippe Gadoury

Les deux cabinets sont membres de la bannière Groupe Jetté. Lors d’un entretien accordé au Portail de l’assurance en décembre, le président d’Assurances 3G, Philippe Gadoury, souligne que cette transaction fait en sorte de doubler la taille de son entreprise.

La vice-présidente et actionnaire du cabinet, Marie Plourde-Côté, participait aussi à la conversation avec le Portail de l’assurance. Comme le cabinet a fêté ses 10 ans en 2023, cette transaction offre des perspectives intéressantes, selon les deux actionnaires. 

La nouvelle entité comptera environ 48 employés, dont une trentaine de courtiers, et le volume de primes sera d’environ 38 millions de dollars (M$), selon les estimations fournies par M. Gadoury.

« Ce sont deux bureaux très généralistes, avec des primes allant de 200 $ à 400 000 $. On n’a pas de niche particulière, c’est du commercial, de l’industriel général, plus l’assurance auto et habitation, véhicules de loisirs, etc. », ajoute-t-il. 

Les deux cabinets avaient des proportions relativement similaires de leur volume entre l’assurance aux entreprises, à environ 35 %, et l’assurance aux particuliers à environ 65 %. « Chez LCD, la portion commerciale est un peu plus haute, entre 35 % et 40 % », précise Philippe Gadoury.

L’équipe de Mirabel spécialisée en assurance des entreprises est un peu plus grosse, ce qui aidera Assurances 3G à augmenter ses affaires dans ce segment. « Le fait de regrouper les deux équipes et leurs directeurs, on cumule des idées qui, je pense, nous aideront à faire grandir ce segment commercial d’une manière plus efficace », précise M. Gadoury. 

Les succursales 

Assurances 3G a des succursales à Trois-Rivières, Saint-Jacques, Drummondville et Saint-Philippe, dans la MRC de Roussillon. Groupe LCD Assurances, basé à Mirabel, exploite aussi un bureau à Berthierville.

Philippe Gadoury souligne que le bureau de Trois-Rivières est peu occupé depuis la pandémie. « On avait un très grand local à Trois-Rivières, et avec la pandémie et les nouvelles façons de travailler à distance, on se questionnait déjà sur la taille du bureau. Ça va accélérer la réflexion », indique M. Gadoury.

Lui-même travaille à partir de l’établissement de Saint-Philippe avec son épouse, Angela Petreccia, la vice-présidente aux opérations du cabinet. Philippe Gadoury tient à souligner l’importance de sa contribution au succès de l’entreprise.

Marie Plourde-Côté

La succursale de Trois-Rivières sera néanmoins conservée, tout comme celle de Berthierville. Marie Plourde-Côté travaillait à partir de Saint-Jacques, dans la MRC de Montcalm, mais il est possible qu’elle s’installe à Berthierville en 2024.

Le bureau de Mirabel sera conservé. « Sébastien a un beau local là-bas, ça fait partie de l’entente, on garde ça. Une bonne partie du personnel de LCD y travaille. On conserve et ça continue comme avant », souligne Philippe Gadoury. 

« Ils sont bien situés, c’est près de l’autoroute 15. Les locaux sont vraiment jolis, l’immeuble est tout neuf. On va essayer d’y aller plus souvent », dit-il. 

Croissance 

Assurances 3G faisait partie du groupe des 11 cabinets de courtage qui ont conclu des ententes pour acheter le volume de Wawanesa en assurance des particuliers en 2018. La société a été enregistrée à la fin de 2012 par M. Gadoury, mais l’entreprise a été créée à partir de l’achat du portefeuille d’un autre cabinet en affaires depuis la fin des années 1960 dans la région de Trois-Rivières. 

En janvier 2021, Marie Plourde-Côté s’est associée à Philippe Gadoury. Elle-même exploitait un autre cabinet membre de la bannière Jetté. Par l’entremise de Groupe Jetté Investissements, Yannick Jetté est aussi actionnaire d’Assurances 3G et de LCD Assurances.

Philippe Gadoury remercie M. Jetté pour son travail de mentorat. « Il m’a aussi proposé des acquisitions au fil des ans. Encore aujourd’hui, malgré la taille de l’entreprise, on trouve notre compte à plusieurs égards dans les services qui nous sont offerts par l’entremise de la bannière. » 

D’autres portefeuilles ont été acquis par M. Gadoury au fil des ans, mais aucune n’atteint l’importance de celle faite avec son collègue Sébastien Lévesque, ex-propriétaire de LCD Assurances. « En fait, Sébastien et moi, nous nous connaissons depuis 10 ans. On a un peu des parcours similaires, avec une croissance organique et aussi par des acquisitions », indique M. Gadoury. 

Il qualifie leur relation de saine compétition, dans la mesure où les deux menaient leur croissance par des acquisitions dans des territoires distincts. 

Yannick Jetté a agi comme facilitateur « pour ce qui est du financement, les budgets, les grands projets d’envergure de la bannière. Oui, il a eu à intervenir dans la transaction, au niveau du montage financier, par exemple, et pour d’autres petits enjeux. Mais la transaction comme telle, main dans la main, ça se passe entre Marie, Sébastien et moi, c’est nous qui l’avons faite », précise M. Gadoury. 

La complémentarité 

Chez Assurances 3G, l’équipe était complète. « Le gros avantage pour nous est que si quelqu’un tombe malade, on a une plus grande équipe pour prendre la relève et répartir cette charge de travail. C’est l’étape où nous sommes rendus, à la grosseur qu’on atteint maintenant, c’est plus facile d’assumer plus facilement le départ ou la maladie d’un employé », note M. Gadoury. 

Sébastien Lévesque demeure dans l’entreprise. « On est du même âge, lui et moi, j’ai 45 ans, lui a peut-être un an ou deux de moins. Il ne prend pas sa retraite. L’entente prévoit qu’il reste au moins un an avec nous pour la passation des pouvoirs et nous aider dans la transition », indique Philippe Gadoury. 

Les défis 

Se refusant à parler pour M. Lévesque, Philippe Gadoury reconnaît que la gestion des ressources humaines, les relations plus difficiles avec les assureurs et le contexte général du marché pèsent sur les dirigeants de cabinet de courtage. « Il n’y a plus de marché mou, on est toujours dans le marché dur. » 

« Il y a 10 ou 15 ans, on pouvait encore parler à des humains. Maintenant, toutes les relations avec les assureurs sont très impersonnelles. Les discussions se passent en mode numérique, et on ne parle pratiquement plus aux souscripteurs », note-t-il. 

Chez LCD 

Groupe LCD Assurances a été fondé au printemps 2016 par la fusion des cabinets Assurances Sébastien Lévesque, Les Assurances Michel Côté et DeGranpré Lamothe

Au fil des ans, Sébastien Lévesque avait acheté des cabinets à  L’Assomption et à Joliette, et il avait regroupé leurs équipes pour grossir le bureau de Berthierville. « C’est important d’avoir une présence régionale », dit-il en entrevue avec le Portail de l’assurance

M. Lévesque confirme qu’il continuera d’exercer son métier de courtier en assurance de dommages des entreprises au bureau de Mirabel. « Je retourne dans l’assurance à temps plein, c’était mon intention », dit-il. 

Il évoque les diverses raisons qui l’ont incité à vendre son entreprise. « Je suis encore jeune, mais je voulais préparer la relève, ça se planifie sur plusieurs années, et je n’en trouvais pas. » 

De plus, il estime que les développements de l’intelligence artificielle font en sorte que les cabinets de courtage doivent se doter des outils technologiques adéquats pour bien servir les clients. Pour être en mesure d’innover, il faut avoir des moyens.

« Les plus petits cabinets auront peu de chances de survivre. Les cabinets doivent prendre de l’expansion pour se payer des ressources technologiques », dit-il. 

« Les transactions se font désormais de plus en plus en mode numérique dans les lignes personnelles. Pour un petit cabinet, c’est difficile de suivre », poursuit M. Lévesque. 

En matière de ressources humaines, la pandémie a créé un contexte où le sentiment de fidélité des employés envers l’entreprise a perdu de son importance. Son équipe était complète, mais la gestion des ressources humaines lui imposait un poids supplémentaire sur les épaules.

« Ce n’est pas facile de maintenir une culture d’entreprise quand les gens préfèrent travailler de la maison », indique-t-il.