L’entrepreneuriat demeure bien vivant en assurance de dommages. Le Journal de l’assurance vous présente quelques-uns des nouveaux cabinets qui ont vu le jour au cours de la dernière année, tant dans le courtage que dans les autres modes de distribution.

Explorer un marché sous-exploité

Avec l’ouverture de leur propre cabinet en assurance de dommages AR Assu-Risque, les courtiers et associés Pascal Horvath et Josée Saulnier ont voulu conquérir un marché qu’ils considèrent peu exploité : celui de l’assurance voyage.

« On s’est aperçu que c’est une industrie très méconnue par la population en général et même par les gens de notre domaine. C’est un petit produit, qui n’est pas très payant et dont les primes sont petites. Ça fait en sorte que les assureurs et les cabinets ne s’y intéressent pas vraiment », affirme M. Horvath.

Ce qui a mis la puce à l’oreille des associés qu’il y avait un besoin sont tous les reportages des citoyens qui n’ont pas souscrit une assurance autre que celle fournie sur leur carte de crédit. « Ces personnes réalisent que tout n’est pas couvert par la police incluse à leur contrat. Ils se retrouvent le bec à l’eau lorsqu’ils doivent débourser plusieurs centaines, voire des milliers de dollars à l’étranger » ajoute M. Horvath.

Par ailleurs, M. Horvath cite les changements que subissent les assureurs comme poussée supplémentaire pour se lancer en affaires. « Les assureurs changent et deviennent de plus en plus gros. Les clients doivent se retrouver là-dedans. Nous ne voulions pas attendre que la vague nous attrape et avons décidé de fonder notre propre cabinet. »

L’objectif d’AR Assu-Risque est de devenir un pôle d’information et de contact fiables en matière d’assurance voyage. « Nous voulons nous assurer que les personnes ne tombent pas dans des trous d’assurance. Notre logo et nos cartes de visite ont des trous, parce que nous voulons aider les gens à contourner ces trous », souligne M. Horvath.

Multi Choix Assurances ajoute l’IARD à son offre

Fondé en 2015 par le conseiller en sécurité financière Philippe Bouchard, le cabinet Multi Choix Assurances a ajouté l’assurance de dommages à son offre de services. « Le cabinet était anciennement multidisciplinaire. Quand je rencontrais mes clients, ils m’exprimaient leur désir de rassembler toutes leurs polices d’assurance chez nous, incluant celles de dommages. J’y ai songé pendant quelques années. J’ai décidé de faire le saut », explique M. Bouchard.

En trois mois d’activité, le cabinet compte entre 50 000 $ et 60 000 $ en volume de primes. M. Bouchard affirme que la vitesse de croisière n’a toutefois pas encore été atteinte et qu’il regarde comment il s’y prendra pour contacter sa clientèle afin de les solliciter pour son nouveau service. Il prévoit embaucher un associé spécialisé en assurance de dommages d’ici l’automne. Cette branche de Multi Choix Assurances est affiliée à SSQ.

Fonder son cabinet pour embaucher de nouveaux arrivants

Après plus de six ans dans le domaine de l’assurance de dommages, Ramy Attara a décidé de fonder son cabinet EVO Assurances en janvier dernier dans le but bien précis de permettre aux nouveaux arrivants de trouver un emploi. « Je veux recruter ces gens-là, les former pour qu’ils passent les examens et obtiennent leur licence », précise M. Attara.

Son objectif est de créer et d’implanter un programme de subvention qui couvrirait les frais pour la formation en assurance de dommages aux nouveaux arrivants « avec un minimum de qualification ». « Des discussions sont en cours avec le gouvernement pour publier des annonces qui viseront les nouveaux arrivants qualifiés et pour voir quelles sont les possibilités de subventions. Je veux aussi leur apprendre à parler le français et l’anglais », ajoute le courtier.

Situé à Ville St-Laurent, M. Attara souhaite éventuellement ouvrir d’autres succursales à Ville Mont-Royal, Montréal-Est, Laval et dans le West Island. Depuis l’ouverture du cabinet, EVO Assurances compte 220 000 $ en volume de primes. Il œuvre sous la bannière CourtiersNet.

C’est une initiative qu’adopte aussi le cabinet Première Assurance, dont les activités ont débuté en juin 2017. Son fondateur, Mounir el Azhari, lui-même immigrant, indique que c’est parce qu’il veut offrir aux nouveaux arrivants la chance qu’il n’a pas eue lorsqu’il s’est installé au pays. « J’étais motivé, mais aucune opportunité ne se présentait à moi. Je veux donc offrir la chance à ceux qui ont autant de volonté que moi à mon arrivée de se forger une carrière », souligne M. el Azhari. Il souhaite démontrer à la communauté immigrante qu’il est possible de réussir.

M. El Azhari vise à engager un courtier par année, pour ajouter à l’équipe qu’il forme avec son associé, qu’il a connu lorsqu’ils étaient à l’emploi d’un autre cabinet. En transférant le volume que les courtiers détenaient à l’ancien cabinet et les nouvelles affaires, Première Assurance compte un volume de primes de 1,2 million de dollars. Le cabinet est situé à Laval et est affilié à la bannière Groupe Jetté.

Isoler la division des risques spéciaux

Le cabinet Dubé, Cooke, Pedicelli, bien établi dans les Laurentides depuis les années 1960, a récemment décidé d’isoler sa division de risques spéciaux. Ce changement reflète une volonté des dirigeants de protéger ce nouveau cabinet, nommé Dubé, Cooke, Pedicelli Créneau, d’une possible transaction avec le cabinet principal. « Nous ne voulons pas de nouveau partenaire pour Créneau, alors qu’une transaction avec soit une personne, un autre cabinet ou un assureur est envisageable pour le cabinet principal », confie Mark Pedicelli, président, au Journal de l’assurance. Il n’a toutefois pas pu dévoiler davantage de détails.

Les risques spéciaux ne sont pas nouveaux pour le cabinet qui est dans le marché depuis les années 1990. Parmi les programmes spéciaux, il y en a un pour les non-résidents du Québec, un second pour les locations à court terme louées avec Airbnb, et un autre pour les résidences secondaires, notamment. « On a développé cette expertise. On a un gros volume. Avec tout ce qui se passe sur le marché, on a décidé de séparer les deux entités », ajoute M. Pedicelli.

De son côté, Assurance Jean Gamache, de Québec, a procédé à la même opération pour son cabinet. Tout comme le premier, Assurance Jean Gamache avait déjà des clients en sous-standard, et couvre les marchés de dossiers criminels, bâtiments vacants, démarrage d’entreprise et évènements spéciaux, notamment. Cette filiale a été conçue pour répondre à un besoin d’assurance délaissé par les assureurs réguliers, note Cristine Gamache, vice-présidente d’Assurance Jean Gamache.

« On veut développer les risques spéciaux davantage. On les aime. Les clients que nous y avons sont des clients à long terme et qui évoluent dans le temps », ajoute-t-elle. Le cabinet est présentement en démarche pour le développement d’une plateforme de soumission Web.

Deux nouveaux cabinets en assurance aviation

Deux nouveaux cabinets en assurance de dommages tentent de conquérir le marché de l’assurance aviation : Assurance Delta Bravo et Sierra Assurance.

Le premier, fondé par Daniel Brochu est en activité depuis décembre dernier. Il compte environ 700 000 $ en volume de primes.

M. Brochu affirme qu’il a décidé de se lancer en affaires pour pouvoir prendre ses propres décisions et pour ultimement allier sa passion pour l’aviation à sa carrière forte de 15 années d’expérience en assurance. « Il n’y a pas beaucoup de courtiers qui font de l’aviation. Ceux qui sont sur le marché le font depuis longtemps. Je trouvais qu’il y avait de la place pour un nouveau courtier qui amène une nouvelle approche. »

Assurance Delta Bravo dit se démarquer par son offre de services, qui inclut non seulement la responsabilité civile pour les pilotes, mais aussi l’assurance pour les entreprises. « Les cabinets sur le marché ne couvrent généralement que la responsabilité civile et l’avion en tant que tel. Ces pilotes ont bien souvent une entreprise. Ils doivent aussi entreposer leur avion dans un hangar. Je souhaite donc couvrir tout ce qui touche de près ou de loin l’aviation », ajoute M. Brochu. Il souhaite aussi développer le marché des manufacturiers de pièces et celui de la maintenance d’avion.

Pour l’assurance des entreprises, Assurance Delta Bravo fait affaire avec le Groupe Ostiguy Gendron. « Ce cabinet me permet d’offrir les meilleurs services possible à mes clients, en plus de me fournir les services d’une adjointe qui est en charge du côté administratif », précise M. Brochu.

Quant à Sierra Assurance, Yves Saint-Loup, président, compte ouvrir ses portes en septembre 2017. Celui qui est actuaire de formation et aviateur a aussi voulu faire de sa passion de l’aviation une carrière.