Le Conseil canadien des responsables de la réglementation d’assurance (CCRRA) a publié le 3 avril un énoncé de position dans lequel il formule des recommandations à l’intention des assureurs en vue d’aider les propriétaires canadiens à mieux protéger leurs biens personnels contre les risques posés par les catastrophes naturelles et les changements climatiques. On y présente également les mesures que les régulateurs souhaitent voir adoptées par les assureurs pour s’assurer que les consommateurs reçoivent et comprennent l’information, les conseils et les incitatifs leur permettant de prendre des décisions éclairées concernant leur protection.

« Le CCRRA entend collaborer avec les intervenants du secteur et d’autres parties prenantes à l’élaboration d’un moyen de transposer les recommandations contenues dans l’énoncé de position en actions concrètes. Il est d’avis que les autorités de réglementation et les participants au secteur de l’assurance peuvent en faire davantage pour atteindre l’objectif commun de protection du public contre les changements climatiques », écrit le CCRRA dans le communiqué annonçant la publication de son énoncé de position.

Intitulé Changements climatiques, catastrophes naturelles et sensibilisation des consommateurs, le document mentionne que les gouvernements, les experts et les intervenants du secteur ne semblent pas être parvenus à sensibiliser davantage les propriétaires aux risques de catastrophes naturelles, et ce, malgré l’augmentation de leur documentation sur la question. « Le Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et la réinstallation fait écho à cette constatation ; il a en effet noté que les Canadiens vivant dans des secteurs à risque élevé d’inondation ignorent pour la plupart le risque auquel ils s’exposent, ainsi que les options d’atténuation du risque qui leur sont offertes. » 

Un sondage réalisé en 2020 par Partners for Action (organisme installé à l’Université de Waterloo) démontre que seulement 6 % des Canadiens vivant dans des régions désignées comme étant à risque d’inondation savent que leur résidence est à risque, et que 63 % ne croient pas que le risque d’inondation augmentera au cours des deux prochaines décennies. Selon l’Institut climatique du Canada, « ce problème de conscientisation ne se limite pas qu’aux propriétaires ; il touche aussi les constructeurs et les acheteurs éventuels », mentionne l’énoncé. Seulement 26 % des personnes habitant dans des régions à risque élevé ont déclaré avoir discuté de cette protection avec leur représentant en assurance. 

Le CCRRA ajoute que les Canadiens sont plus disposés à vérifier quelles sont leurs options de protection une fois que l’information sur les dangers auxquels ils s’exposent leur a bien été communiquée. Il ajoute que la complexité entourant les polices peut aussi créer de la confusion, ce qui limite la capacité du consommateur à prendre des décisions éclairées. « Les intervenants du secteur et d’autres parties prenantes ont laissé entendre au CCRRA que le secteur de l’assurance devrait rendre l’information plus accessible aux consommateurs et communiquer plus clairement avec eux », note l’organisme.

« Le CCRRA est d’avis que le secteur de l’assurance doit mieux se coordonner pour prendre des mesures concrètes visant à combler les lacunes en matière de protection contre les catastrophes naturelles et les changements climatiques, peut-on lire. Les mesures prises par les assureurs devraient accroître la probabilité que les consommateurs prennent des décisions éclairées à la souscription ou au renouvellement d’une police d’assurance habitation procurant une protection adéquate contre les risques que posent les catastrophes naturelles et les changements climatiques. »