Groupe Qualinet est longtemps allé à contre-courant des autres restaurateurs après-sinistres en demandant aux consommateurs ayant subi un sinistre de l’appeler directement plutôt que leur assureur. Les choses sont appelées à changer, dit son PDG Éric Pichette.
Qualinet sort d’un passage difficile dans son existence. Fin janvier, l’entreprise a dû se placer sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. Sa restructuration a été approuvée le 12 juillet, à un taux de 94 %, représentant 99 % des créanciers.
« La restructuration a été un passage obligé. Ça nous a permis de faire le grand ménage. Depuis deux ans, Qualinet avait des difficultés financières étant donné que sa filiale Qualinet Environnement était loin de faire ses frais. La restructuration a permis de cesser les opérations de cette division, qui entrainait les finances du groupe vers le bas », a indiqué M. Pichette en entrevue au Journal de l’assurance. Il était accompagné du relationniste de Qualinet, Marc Robichaud.
La restructuration n’a pas été aussi facile que prévu, confie M. Pichette. L’entreprise s’en est bien tirée, dit-il, ainsi que sa soixantaine de franchisés. Il juge par ailleurs que la perception du public à l’égard de Qualinet n’a pas changé. « Les gens ont fait la part des choses. Le téléphone a continué de sonner », souligne-t-il.
M. Pichette a aussi fait le bilan des activités de Qualinet Environnement. Cette division traitait les sinistres de grande échelle qui survenaient au Québec et qui causaient un tort à l’environnement. L’entreprise s’était équipée d’une flotte de 14 camions d’une valeur unitaire de 500 000 $ chacun pour attaquer ce marché. Ce n’est qu’un des investissements qu’a dû faire Qualinet pour y entrer. Or, la concurrence y était plus féroce qu’anticipée.
Difficulté à rentabiliser les investissements
« On s’est frotté à des multinationales qui avaient les moyens de réduire les prix. Nous avons eu de la difficulté à rentabiliser nos investissements. À titre d’exemple, nous avions pour une valeur de six millions de dollars en immobilisation pour des camions. S’ils ne roulaient pas de 12 à 15 heures par jour, c’était impossible à rentabiliser. Nous y avons investi et réinvesti des millions de dollars. On ne voyait pas la lumière au bout du tunnel », relate M. Pichette.
Il ajoute que tout est maintenant réglé. « L’exploitation du siège social est parfaitement rentable et viable. Nos créanciers ont compris que la situation était hors de contrôle de Qualinet. Ça a été assumé. Ils ont aussi vu le potentiel, notamment de par notre image de marque respectée. »
Qualinet entre maintenant dans une phase de consolidation qui devrait durer deux ans. « Les six derniers mois ont été un temps d’arrêt. Ça nous a permis de consolider nos activités actuelles et de raffiner notre plan markéting. D’ici deux ans, nous allons mieux cibler la marque Qualinet auprès des consommateurs et des assureurs. »
Modèle hybride
Les assureurs occuperont dorénavant une plus grande place dans le modèle de Qualinet. Le nettoyeur après-sinistre développera ainsi un modèle hybride. Les consommateurs pourront toujours appeler directement ses franchisés. Qualinet compte toutefois signer des ententes avec des assureurs pour se faire recommander des clients.
« Ça fait partie de notre stratégie de développement des affaires. On veut être un bon partenaire au service des assurés », dit M. Pichette.
Il révèle en outre que Qualinet avait déjà des partenariats avec SSQ Groupe financier, La Capitale Groupe financier et iA Groupe financier. Des franchisés avaient aussi signé leurs propres ententes avec des assureurs.
Qualinet entend garder son originalité markéting, mais avec un bémol. « Comme nous souhaitons traiter davantage avec les assureurs, on devra investir de ce côté. Notre cout d’acquisition du client sera le même, mais on investira moins en publicité directe auprès du consommateur. Ça va moduler progressivement. L’assureur est un multiplicateur et pourra nous amener un plus grand volume », dit M. Pichette.