Les nouveaux entrepreneurs qui émergent en assurance peuvent inspirer l’industrie à faire mieux pour moins cher, dit la firme de consultation McKinsey & Company.

Lors de la conférence InsurTech Québec, tenue début avril dans le cadre de la Semaine Numérique de Québec, Henk Broeders, associé principal de McKinsey, a présenté le rapport « InsurTech - the threat that inspires ». Il a été publié en janvier 2017 par sa firme.

Le secteur des nouvelles technologies de l’assurance compte plus de 2 500 startups qui ont levé des capitaux totalisant 5 milliards de dollars (G$) US. Certains analystes affirment que les investisseurs n’y trouveront pas leur mise. McKinsey n’est toutefois pas de cet avis.

McKinsey observe que 46 % des startups sont présentes en assurance de dommages, 33 % en assurance santé et 21 % en assurance vie. En combinant les trois segments d’affaires, les deux activités les plus visées par les nouvelles technologies sont la distribution (37 %) et la souscription du risque (23 %). Quelque 40 % de ces entreprises visent la croissance des valeurs assurables, tandis que 60 % des startups axent leur innovation sur la réduction des couts.

M. Broeders énumère plusieurs éléments qui expliquent la croissance des nouveaux joueurs innovants en assurance. Le plus évident est leur capacité à améliorer l’expérience client. En numérisant les échanges, on accélère le traitement de la souscription et des réclamations. Ces étapes sont souvent les plus critiques dans l’estimation de la valeur du service offert par les assureurs, dit-il.

Les nouveaux assureurs qui fonctionnent sur le principe de la couverture entre les pairs, comme Friendsurance, Lemonade, Guevara ou Inspeer, arrivent à établir un contrat d’engagement avec leurs utilisateurs qui dépasse ce qu’on constate chez les autres assureurs. Un autre, Trov, fournit des couvertures temporaires et sur demande en interagissant de manière bien plus fréquente avec les utilisateurs. Ils arrivent ainsi à leur faire saisir la pertinence de l’assurance.

Les nouveaux joueurs approchent l’assurance en fonction de systèmes entièrement numérisés, à toutes les étapes, assez similaire aux assureurs directs. En plus, au lieu de se doter de systèmes complexes pour traiter l’information, ils utilisent les technologies existantes pour concevoir leur interface. Ils utilisent les nouvelles technologies, comme les objets connectés, les jeux ludiques, les robots-conseils, les outils conversationnels, les bases de données publiques et l’intelligence artificielle pour mieux cibler les besoins et les clients.

Une autre caractéristique qui les distingue est leur taille réduite et leur agilité à trouver des marchés délaissés par les assureurs existants, comme Slice l’a fait en offrant une couverture aux utilisateurs d’Airbnb.

Une offre majoritaire aux assureurs existants

Le portrait de McKinsey montre tout de même que 61 % des startups en assurance visent d’abord à fournir des moyens aux assureurs existants pour améliorer leur offre de service aux consommateurs. Un autre bloc de 30 % menace indirectement le réseau de distribution en éliminant les intermédiaires.