Les distributeurs de garantie de remplacement contactés par le Journal de l'assurance se sont dits satisfaits de la décision de l'Autorité des marchés financiers quant à l'encadrement de ce qui deviendra l'assurance de remplacement. La Corporation des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ) salue aussi la décision du régulateur.
Pour Mario Champagne, directeur général du Groupe PPP, le plus gros impact de la décision de l'Autorité est que le produit cessera de vivre dans un vide juridique. Il va ainsi gagner en notoriété selon lui.
« Du côté des opérations, les changements seront très mineurs pour nous. Entre autres, il faudra modifier l'apparence de nos contrats, car quelques clauses ont été modifiées. Notre système est toutefois prêt pour ce changement, car c'est quelque chose qu'on envisageait déjà. La méthode de tarification risque aussi d'être modifiée », dit-il.
Il affirme que l'Autorité a réussi un « beau succès » avec sa décision. « Le tout est très positif, car nous avons connu des problèmes assez importants au cours des dernières décennies, reconnait M. Champagne. On n'a qu'à penser au cas des Loyalistes et au cas plus récent d'Hampstead Cameron. Ça a été néfaste pour nous et ça a amené une perception négative des concessionnaires automobiles. La nouvelle règlementation permettra à l'Autorité d'avoir un contrôle plus direct sur la distribution. L'Autorité a en main les outils pour régulariser la situation. Tout le monde pourra en profiter. »
Luc Samson, président de Vision Avant-Garde (VAG), se dit aussi heureux de l'annonce du régulateur. « C'est la solution dont on rêvait. Ce qu'on voulait, c'est que le programme soit encadré. L'Autorité a fait le tout avec grande classe en prenant le temps de solliciter différents corps professionnels. La façon dont ils ont encadré le produit dans la Loi sur la distribution des produits et services financiers est une bonne chose. C'est donc une très bonne nouvelle pour nous, les consommateurs, les concessionnaires automobiles et l'industrie de l'assurance », dit-il.
Plus de ventes
Il croit que la nouvelle règlementation créera une plus forte concurrence, mais qu'au bout du compte, le produit se vendra plus. « Avant, certains assureurs n'étaient pas intéressés par le produit. Maintenant, ils vont l'être. Il faut se rappeler qu'au Québec, la valeur à neuf est très prisée, ce qui n'est pas le cas ailleurs au Canada. On va se battre à armes égales. La nouvelle règlementation va aussi éliminer les petits joueurs qui jouaient à la limite de la légalité. Le produit est maintenant balisé, sa vente sera encadrée et le tout sera nettement plus clair dans la tête du consommateur », insiste M. Samson.
Luc Gagnon, président du Groupe CSA dit aussi qu'il s'agit d'une bonne décision. « Cela va mettre de l'ordre, car il y a plusieurs choses qui ont eu lieu dans le passé. Étant donné que notre distribution passe par les courtiers, nous serons peu touchés. Ce sont plutôt ceux qui ne distribuaient pas par l'entremise des professionnels de l'assurance qui seront touchés », dit-il.
Jacques Béchard, PDG de la CCAQ, se dit très satisfait de la décision de l'Autorité. « Premièrement, le produit est maintenant encadré, tout comme l'assurance crédit. On est donc heureux de pouvoir vendre l'assurance de remplacement. Il était important pour nous que l'on puisse continuer à l'offrir en fonction de la distribution sans représentant, sans faire appel à un agent ou à un courtier. Il nous faut un guide de distribution et nous l'aurons en aout. On est très heureux du dénouement. Ça va mettre un point final au dossier et au vide juridique qu'il y avait. Ça va aussi permettre d'avoir une saine compétition avec les courtiers », dit-il.