Sinisco a repris l’exploitation de sa succursale de Montréal le 1er décembre dernier. L’entreprise spécialisée en restauration de sinistre depuis 44 ans a informé le Portail de l’assurance à la suite de fermeture de la filiale montréalaise le 17 septembre dernier.
Les nouveaux locaux sont dans l’arrondissement Saint-Laurent, sur la rue Poirier. Les employés clés qui travaillaient pour l’exploitant de la succursale montréalaise ont été réembauchés.
L’établissement de Montréal était exploité en franchise par le même entrepreneur depuis plus de 21 ans, mais ce dernier a fait faillite le 17 septembre dernier. « Nous avons été pris complètement par surprise », indique Christine Dufour, présidente du Groupe Sinisco. Elle a accordé un entretien au Portail de l’assurance accompagnée par Daniel Ward, directeur des relations commerciales chez Sinisco.
La succursale de Montréal était l’une des deux seules du groupe en franchise. Sinisco a été la première entreprise de l’industrie de la restauration après sinistre à ouvrir des succursales exploitées de cette façon.
Sinisco a ensuite été le premier franchiseur à faire le mouvement inverse, en transformant les succursales en établissements exploités par l’entreprise. « On a toujours été précurseur », indique Mme Dufour.
Un coup dur
La succursale de Montréal brassait un important volume d’affaires. Sans entrer dans les détails, Christine Dufour explique que Pierre Daoust, propriétaire de l’entreprise Nettoyeurs ZRO qui exploitait la franchise montréalaise, a « fait de mauvais choix comme gestionnaire ». Le syndic Marquis, Labelle a saisi les actifs du franchisé le 17 septembre dernier.
« Pendant une semaine, on a entendu plein de choses, et que Sinisco avait fermé. Cela a vraiment été un nuage gris au-dessus de notre tête », raconte-t-elle.
« On n’avait jamais vécu ça et on ne veut jamais revivre ça », ajoute Mme Dufour.
Les véhicules avec la marque de l’entreprise sont restés dans la cour de la succursale fermée pendant quelques semaines, ce qui n’a pas aidé. Le syndic de faillite a vendu les actifs tangibles, incluant les camions. Ceux-ci ont d’ailleurs été rachetés par un concurrent, car ce type de véhicule est difficile à trouver dans le marché actuel.
Les clients pris en charge
Rapidement, le groupe a repris en main les dossiers des clients qui ont été laissés sans fournisseur pour les travaux de nettoyage, de construction et de restauration après sinistre. Christine Dufour estime à environ 200 le nombre de clients qui ont été servis par le groupe dans les semaines suivantes.
La présidente souligne d’ailleurs le doigté des assureurs qui ont appuyé Sinisco dans ses démarches pour récupérer les coordonnées des clients dont les travaux restaient à terminer. Pour les travaux déjà réalisés par le franchisé et qui n’avaient pas encore été payés par l’assureur, les sommes ont été récupérées par le syndic. Les clients n’ont subi aucune perte, seulement des délais.
Comme franchiseur, Mme Dufour a tenté de savoir ce qu’elle aurait pu faire pour voir venir ce problème. « La plus grosse perte, c’est le coup à notre réputation. On a travaillé toute notre vie pour se faire un nom », explique Christine Dufour, qui a repris l’entreprise de son père.
« Nous avions un parcours sans faille, et là, nous avons une tache au dossier. C’est une épreuve à surmonter, on se retrousse les manches », dit-elle.
Par ailleurs, la présidente de Sinisco profite de la conversation pour réitérer sa confiance envers l’entreprise familiale qui exploite la seule franchise restante à Drummondville. « Nous avons 16 enfants, et celle-là, c’est l’enfant adoptée », dit-elle en souriant.
Accalmie bienvenue
Après des années folles qui ont suivi les grandes inondations vécues dans plusieurs régions du Québec en 2017 et 2019, les entreprises du secteur de la restauration après sinistre ont connu une accalmie du côté des mandats d’assureurs durant la pandémie.
Les volets nettoyage et construction ont fait la différence, notamment pour la décontamination des immeubles pour l’amiante ou les moisissures. Les mandats de désinfection durant la pandémie ont aussi été nombreux.
« Je ne vous cacherai pas que cette accalmie est la bienvenue », indique Christine Dufour. Il n’est déjà pas facile de recruter des employés dans l’industrie et c’est encore plus difficile pour les travaux à réaliser en urgence, comme c’est le cas lorsqu’on doit se rendre sur les lieux d’un sinistre pour établir un devis des travaux à l’assureur, dit-elle.
« C’est nous qui nous levons en pleine nuit pour aller nettoyer les dégâts », ajoute-t-elle en notant que les assureurs sont d’excellents clients pour son entreprise.
« Je n’ai jamais autant échangé avec les assureurs que depuis deux mois, et la pénurie de personnel dans notre secteur les inquiète aussi », ajoute-t-elle.