Leurs réserves de capitaux leur ont évité d’être décotés par les firmes de notation. Toutefois, une deuxième vague de COVID-19 pourrait forcer les assureurs à puiser dans celles-ci, prévient Standard & Poor’s.

Depuis le début de 2020, 9 % des décisions de la firme de notation ont entrainé une baisse de la qualité de la cote de crédit d’assureurs. C’est beaucoup mieux que pour l’économie globale, tant publique ou privée, alors que 40 % des décisions de S&P avaient des implications négatives.

La qualité des actifs des assureurs les protègent donc mieux que d’autres industries, affirme Dennis Sugrue, analyste pour la firme. C’est particulièrement vrai pour les assureurs vie, précise-t-il. Il affirme toutefois que le risque de dégradation des actifs des assureurs est plus grand que celui lié aux réclamations qui pourraient découler de la pandémie.

Les dangers

« Une deuxième vague d’infections liées à la COVID-19 qui perturberait l’économie ou qui nécessiterait un nouveau confinement massif causerait un choc sur les marchés boursiers, prolongerait la récession et augmenterait les pertes des assureurs », spécifie l’analyste.

M. Sugrue dit aussi moins craindre l’impact de poursuites découlant du refus d’assureurs de couvrir les pertes liées à l’interruption des affaires causée par la pandémie et des pertes d’exploitation qui en découlent. Des poursuites pourraient toutefois provenir d’employés se sentant à risque dans leur milieu de travail, engageant ainsi la responsabilité de l’entreprise qui les emploie. Ces poursuites pourraient ainsi générer des réclamations chez les assureurs en ce qui a trait à la responsabilité des dirigeants (D&O). Du côté des assureurs vie, une mortalité excessive pourrait éroder leur position de capitaux, ajoute l’analyste.

La reprise sera plus longue

Pour ces raisons, S&P a revu à la baisse la perspective de croissance de l’industrie en 2020. De moins bons rendements, des pertes sur les marchés et des réclamations en hausse éroderont leurs bénéfices, dit M. Sugrue. Quant à la reprise, elle se fera tout au long de 2021 et de 2022, anticipe-t-il.

Il prévoit que le mouvement à la hausse des primes en assurance de dommages se poursuivra et que la demande restera stable. Les assureurs établis en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient, s’en tireront mieux, prévoit-il aussi.