Le Mouvement Desjardins recule une nouvelle fois.

Pour l’ensemble de ses activités, l’institution financière déclare un excédent avant ristournes aux membres de 477 millions de dollars (M$) au deuxième trimestre de 2022, contre 935 M$ au deuxième trimestre de 2021.

Cette baisse de 49 % ou 458 M$ « est principalement attribuable à une hausse de la charge de sinistres dans le secteur assurance de dommages, reflétant notamment l’incidence de l’augmentation de la circulation automobile sur les routes, alors que celle-ci avait passablement diminué lors de la période comparative, dans le contexte de la pandémie », dit Desjardins. « De plus, le deuxième trimestre de 2022 a été marqué par un rare phénomène météorologique nommé derecho qui est survenu au Québec et en Ontario, ainsi que par un événement majeur (vent et inondations), alors qu’aucun n’était survenu au deuxième trimestre de 2021 », ajoute l’institution financière.

La baisse « s’explique également par l’accélération des sommes investies notamment dans des projets prévus dans les orientations stratégiques, entre autres en matière de transformation numérique et de sécurité, ainsi que par l’augmentation des frais liés au personnel pour soutenir la croissance des activités du Mouvement Desjardins ».

Tous ces éléments ont été contrebalancés par « la hausse du revenu net d’intérêts et des autres revenus d’exploitation ».

Assurance de dommages

Ainsi, pour son secteur assurance de dommages, Desjardins déclare un excédent net de 104 M$ au deuxième trimestre de 2022, contre 330 M$ au deuxième trimestre de 2021. Il s’agit d’une baisse de 68,5 % ou 226 M$.

Le ratio combiné s’est détérioré de 28,2 points. Il se chiffre à 99,3 % au deuxième trimestre de 2022, contre 71,1 % au deuxième trimestre de 2021.

Gestion de patrimoine et assurance de personnes

Pour son secteur gestion de patrimoine et assurance de personnes, Desjardins déclare un excédent net de 173 M$ au deuxième trimestre de 2022, contre 235 M$ au deuxième trimestre de 2021. Cette baisse de 26,4 % ou 62 M$ est principalement attribuable à l’« effet des révisions d’hypothèses actuarielles liées au risque de défaut potentiel ayant affecté favorablement le trimestre comparatif de 2021 ».

Cela a été en partie contrebalancé par l’« effet favorable de l’augmentation des taux d’intérêt sur les provisions mathématiques au cours du deuxième trimestre de 2022 », par une « expérience globalement plus favorable que celle du trimestre comparatif, essentiellement en assurance collective », mais aussi par des « gains sur dispositions de placements immobiliers au deuxième trimestre de 2022 ».

Charges

Les charges liées aux sinistres, prestations, rentes et variations des passifs des contrats d’assurance ont diminué de 2,3 milliards de dollars (G$) au deuxième trimestre de 2022.

Elles ont diminué de 2,6 G$ en gestion de patrimoine et assurance de personnes du fait la diminution des provisions techniques incluses dans le poste « passifs des contrats d’assurance ». En contrepartie, Desjardins a enregistré une « hausse des prestations liée à la croissance des affaires et à l'augmentation du coût des médicaments et des soins de santé ».

Les charges ont également diminué de 3 M$ pour la rubrique « autres ».

Elles ont en revanche augmenté de 35,7 % ou 244 M$ en assurance de dommages du fait de la détérioration de deux ratios, celui des sinistres en assurance automobile et de biens et celui des sinistres liés aux catastrophes et aux événements majeurs. La hausse s’explique aussi par un « ratio de l’évolution des sinistres des années antérieures moins favorable qu’au trimestre comparatif de 2021 ».

Revenus d’exploitation

Les revenus d’exploitation totaux de Desjardins s’élèvent à 5,1 G$ au deuxième trimestre de 2022, contre 4,9 G$ au deuxième trimestre de 2021. Ils ont augmenté de 5,4 % ou 263 M$.

Le secteur assurance de dommages enregistre des revenus d’exploitation de 1,5 G$ au deuxième trimestre de 2022, contre 1,4 G$ au deuxième trimestre de 2021. Il s’agit d’une hausse de 3,7 % ou 52 M$.

Le secteur gestion de patrimoine et assurance de personnes enregistre des revenus d’exploitation de 1,6 G$ au deuxième trimestre de 2022. Il s’agit d’une hausse de 2,2 % ou 34 M$.

Primes

Les primes nettes totales de Desjardins s’établissent à 2,6 G$ au deuxième trimestre de 2022. Elles ont augmenté de 1,8 % ou 46 M$.

Les primes nettes du secteur gestion de patrimoine et assurance de personnes s’établissent à 1,2 G$ au deuxième trimestre de 2022. Elles ont augmenté de 2,6 % ou 31 M$, car les primes nettes ont augmenté de :

  • 8,6 % ou 9 M$ du côté des rentes, « provenant essentiellement des rentes individuelles », pour atteindre 113 M$ ;
  • 4,4 % ou 10 M$ en assurance individuelle, pour atteindre 235 M$ ;
  • 1,4 % ou 12 M$ en assurance collective, pour atteindre 880 M$.

Les primes nettes du secteur assurance de dommages s’établissent à 1,5 G$ au deuxième trimestre de 2022. Cette augmentation de 1,5 % ou 22 M$ « provient notamment de la croissance des affaires », dit Desjardins.

Le Mouvement Desjardins déclare par ailleurs une perte de revenus de primes de 81 M$ à la rubrique « autres » au deuxième trimestre de 2022, quand cette perte était de 74 M$ au deuxième trimestre de 2021. Il s’agit d’un recul de 7 M$.

Placements

Desjardins déclare des pertes de placement de 1,8 G$ au deuxième trimestre de 2022, contre des gains de placement de 909 M$ au deuxième trimestre de 2021. Ce recul de 2,7 G$ est notamment attribuable aux secteurs :

  • Gestion de patrimoine et assurance de personnes : celui-ci encaisse des pertes de placement de 1,7 G$ au deuxième trimestre de 2022, contre des gains de placement de 847 M$ au deuxième trimestre de 2021. Ce recul de 2,6 G$ s’explique par la « fluctuation défavorable de la juste valeur des actifs associés aux activités d’assurance de personnes et soutenant les passifs ».
  • Assurance de dommages : celui-ci encaisse des pertes de placement de 30 M$ au deuxième trimestre de 2022, contre des gains de placement de 75 M$ au deuxième trimestre de 2021. Ce recul de 105 M$ s’explique par la « variation négative de la juste valeur des obligations appariées du secteur assurance de dommages, alors qu’une variation positive avait été constatée au trimestre comparatif, expliquée par une hausse des taux d’intérêt sur le marché au deuxième trimestre de 2022, alors qu’une baisse était survenue au trimestre comparatif », dit Desjardins. L’institution rappelle toutefois « que cette fluctuation de la juste valeur des obligations a été compensée par une diminution de la charge de sinistres en raison de l’appariement ».