Nouveauté du côté de la demande : on veut des assurances sur mesure, pratiques, transparentes et flexibles, signalent les auteurs d’un rapport publié récemment par l’IBM Institute for Business Value. C’est dire que, pour innover, les assureurs doivent revoir la relation qu’ils entretiennent face aux données et en adopter les nouvelles sources.

Le rapport, intitulé Personalization, platforms and data-designed offerings: The new generation of insurance, (traduction libre : Offres sur mesure, issues des données et plateformes : l’assurance de nouvelle génération) avance que 71 % des assureurs ont déjà des produits et services axés sur les données dans leur portefeuille, mais que beaucoup ne savent toujours pas de quelles données ils doivent disposer, ni quand ils peuvent s’en servir ou devraient les partager.

Les produits et services d’assurance ont été mis à l’épreuve de façon sans précédent en raison de la pandémie de COVID-19, mentionnent les auteurs. Au sortir de cette expérience, les clients sont désormais plus attentifs à leurs besoins en matière d’assurance. La demande en assurance de nouvelle génération est en hausse, par exemple celle en assurance paramétrique ou encore en produits à la demande ou tenant compte de l’utilisation.

Plus c’est complexe, moins on adhère

Les auteurs affirment en outre que la complexité nuit à l’adhésion du client. Pour faciliter la compréhension du client et renforcer sa confiance, on pourrait simplifier les produits et présenter la couverture plus clairement. Désireux d’avoir une protection sur mesure, les clients aimeraient que les assureurs présentent une nouvelle génération d’assurance misant sur l’échange d’information avec le client et sur la limitation des pertes. Les percées technologiques liées aux fonctionnalités des capteurs, aux connaissances analytiques et à l’accessibilité des données permettent d’ailleurs d’orienter les produits et services autour des données.

Il semble toutefois que les sociétés d’assurance tardent à répondre aux attentes et demandes en ce sens. Selon IBM, seulement 26 % des assureurs affirment que la nouveauté des produits et services constitue effectivement un facteur de différenciation sur le marché, tandis que 50 % d’entre eux affirment qu’elle constitue un certain facteur de différenciation. Une proportion de 24 % a déclaré que de tels produits et services n’apportent que peu ou pas d’avantages, ce qui permet de croire que la majorité des assureurs n’exploitent pas vraiment toutes les possibilités de diversification de leur portefeuille de produits.

Des produits et services axés sur les données

Le rapport se penche également sur la nécessité, pour les assureurs, de cesser d’utiliser des données rétrospectives pour passer aux données en temps réel. S’ajoutent à cela l’importance de déployer des efforts pour actualiser leur façon de lier les données aux produits et services, et la pertinence de voir si les assureurs pourraient créer de nouveaux portefeuilles s’ils adoptaient des politiques davantage axées sur les données.

Toujours selon les auteurs, l'étude montre que 71 % des assureurs ont des portefeuilles comprenant des produits et services axés sur les données. Habituellement, ceux-ci génèrent une plus grande partie de leurs revenus et sont plus rapidement mis en marché que les offres des assureurs qui n’en ont pas. Les nouveaux produits et services lancés au cours des 12 derniers mois ont généré 25 % de plus en revenus et 33 % de plus en primes, et leurs cycles de développement ont été plus courts, le lancement des produits nécessitant au moins 7 % moins de temps, cite le rapport.

Il reste à savoir pourquoi 29 % des assureurs ne proposent pas encore de produits et services axés sur les données. En fait, la plupart affirment qu’une telle offre ne convient pas à leurs compétences de base ou ne fait pas partie de leurs stratégies de produits. Si ces assureurs représentent peut-être une certaine portion du secteur peu encline à prendre des risques, les auteurs estiment qu’ils risquent, ce faisant, de s’affaiblir face à la concurrence et de ne pas répondre aux attentes de la clientèle.