Le retour à la croissance des banques après la pandémie de la COVID-19 pourrait passer par la bancassurance, croit la firme d’analytique GlobalData.

Pour appuyer son argumentaire, ses analystes ont pris en exemple le cas de la Banque Lloyd’s, une entité distincte du syndicat des Lloyd’s en assurance. La Banque Lloyd’s, active au Royaume-Uni, a fait savoir qu’elle misera sur l’assurance et la gestion de patrimoine pour rattraper son déficit en raison des faibles taux d’intérêt provoqués par la pandémie. Si ce mouvement se généralise, cela pourrait relancer la popularité de la bancassurance, laissent entendre les analystes de GlobalData.

D’ailleurs, cette stratégie n’est pas unique au groupe bancaire britannique, font remarquer les analystes de GlobalData. L’an dernier, la firme de notation DBRS révélait que le cadre de distribution de la bancassurance était fortement ancré en Europe et se développait sur les marchés asiatiques, comme ce fut le cas pour Sun Life.

Les compagnies d’assurance et les banques cherchent ainsi à diversifier leurs sources de revenus et à étendre la distribution de produits. La réglementation et la dynamique du marché ont quelque peu freiné l’expansion de la bancassurance en Amérique du Nord, faisait toutefois valoir DBRS il y a un an.

« La Banque Lloyds n’a pas encore précisé quels segments d’assurance elle visera dans sa stratégie de relance. L’assurance habitation pourrait en être le point de départ. Ce secteur représentait 92,9 % des primes totales émises par la banque en 2018 », indique Ben Carey-Evans, analyste en assurance pour GlobalData.

Une niche de choix…

L’assurance habitation est aussi l’un des rares segments d’affaires où les analystes de GlobalData s’attendent à voir la sinistralité se stabiliser, voire diminuer, au cours des prochaines années, ajoute M. Carey-Evans. « Les risques de cambriolage et d’incendie sont réduits puisque les gens passent davantage de temps à la maison en période de confinement et en raison de l’accroissement du télétravail. »

Toutefois, il pourrait y avoir un risque que les renouvellements diminuent, dit M. Carey-Evans. « Pour certaines personnes, une telle couverture n’est plus aussi essentielle et serait rapidement perçue comme une dépense qui peut être sacrifiée pour renflouer les coffres du foyer. »

… qui présente un risque

Bien que le secteur bancaire soit rentable, le passage à l’assurance ne sera pas une solution facile, puisque la pandémie a affecté la rentabilité des assureurs, indique M. Carey-Evans. « Les banques présentent dans le domaine de l’assurance vivront ces répercussions. La diversification pourrait donc être le début de la réémergence de la bancassurance », prévoit l’analyste de GlobalData.