Dans le but d’offrir ses stratégies d’investissement guidé par le passif aux prestataires de régimes de retraite à prestations déterminées, Gestion de placements Manuvie a publié une nouvelle note indiquant que les taux d’intérêt directeurs pourraient être sur le point de changer de cap, ce qui pourrait entraîner la capitalisation de certains régimes. 

Qualifiant le contexte actuel de chance unique pour les prestataires de régimes, les chercheurs de Manuvie affirment que « la hausse sans précédent des taux d’intérêt au Canada a joué un rôle important dans l’amélioration de la santé financière des régimes à prestations déterminées au cours des deux dernières années ».

Mais comme de nombreuses banques centrales approchent de la fin de leur cycle de resserrement, l’idée que les taux d’intérêt pourraient redescendre à des niveaux plus neutres est soudain devenue une possibilité très réelle.

La note, intitulée Defined benefit plans : opportunities to secure funding progress may only knock once, indique qu’il y a quatre ans, le niveau moyen de capitalisation sur une base de solvabilité pour les régimes à prestations déterminées au Canada était d’environ 85 %. Aujourd’hui, les taux d’intérêt ont fait passer cette mesure au-dessus de 120 %. 

Possibilité d’une inversion 

« La hausse des taux tend à exercer une forte pression à la baisse sur les engagements de retraite », écrivent les auteurs de la publication. « Inversement, la baisse des taux est susceptible d’avoir un effet négatif sur les régimes de retraite à prestations déterminées. Mais pourquoi ? Lorsque les taux baissent, les engagements augmentent généralement, ce qui entraîne une détérioration de la santé globale des régimes de retraite. Si l’on ajoute à cela un scénario dans lequel les engagements augmentent plus rapidement que la valeur des actifs, les prestataires de régimes pourraient très bien voir s’inverser certains des progrès réalisés au cours des deux dernières années. » 

En somme, poursuivent-ils, « les fonds de pension à prestations déterminées qui ont amélioré leur situation financière doivent consolider les gains qu’ils ont réalisés au cours de ce cycle de taux historique ». 

Hypothèses de référence 

La note examine également les hypothèses de base du cabinet — les banques centrales devraient commencer à assouplir leur politique vers le milieu de l’année 2024 —, les risques prévalant pour les régimes de retraite à prestations déterminées canadiens, les ratios de couverture des taux d’intérêt, et détaille les solutions auxquelles les prestataires de régimes pourraient recourir. 

Parmi ces solutions, ils recommandent d’augmenter la part des actifs réels : Alors que les obligations ont toujours été un moyen fiable de se prémunir contre l’inflation, les décideurs politiques canadiens ont cessé toute nouvelle émission de ces instruments, écrivent-ils, ce qui signifie que « les prestataires de régimes doivent explorer d’autres voies pour couvrir leurs régimes contre les pressions inflationnistes ». Les auteurs recommandent également d’adopter une approche d’investissement à long terme et d’augmenter la part des titres à revenu fixe.

« La fenêtre d’opportunité pour garantir des gains de financement se rétrécit et les promoteurs de régimes commencent certainement à réaliser qu’une certaine forme de réduction des risques est nécessaire », concluent les analystes de Manuvie.