Lors d’une causerie virtuelle portant sur les résultats du premier trimestre, Charles Brindamour, chef de la direction d’Intact Corporation financière, s’est entretenu avec Paul Holden, analyste à CIBC, pour discuter des activités d’Intact aux États-Unis. Ils ont aussi parlé de fusions et acquisitions, de concurrence, de catastrophes naturelles, d’inflation et de cyberassurance. 

« Nous pensons que la cyberassurance pourrait être une branche spécialisée d’envergure mondiale. Elle représente actuellement plus de 100 millions de dollars pour nous », a confié M. Brindamour à M. Holden. « Les résultats sont très bons. Le ratio combiné est excellent. La clé, c’est de gérer les risques extrêmes, parce que contrairement aux catastrophes naturelles, la diversification est très difficile en cyberassurance. C’est pour ça que les réassureurs sont si hésitants par rapport aux cyberrisques. On ne peut pas appliquer le même modèle de diversification à l’échelle nationale. » 

M. Brindamour ajoute qu’il faut « bien surveiller les risques extrêmes » et qu’il s’agit du « principal défi ». 

Mais la discussion a avant tout porté sur le marché de l’assurance automobile aux États-Unis. Le chef de la direction affirme que ce sont les actions d’Intact qui expliquent ses bons résultats sur ce marché. Elle a notamment ouvert des centres de service (ateliers de carrosserie) pour créer de la capacité dans son réseau de fournisseurs privilégiés. La tarification n’est pas évidente à établir parce qu’il y a plusieurs éléments en jeu. « Nous essayons vraiment de comprendre la différence entre les demandes de règlement que nous recevons et celles qui passent réellement à l’étape du règlement, explique M. Brindamour. Les techniques habituelles ne sont pas assez précises parce qu’il y a beaucoup d’éléments à prendre en compte. » Intact a engagé près de 500 avocats pour défendre ses clients là-bas. « Ça influence directement les coûts : si les résultats sont meilleurs en matière d’indemnisation, alors les coûts sont meilleurs. » 

La société avait commencé à prévoir une hausse de l’inflation persistante dès le deuxième semestre de 2020, ajoute-t-il. « Nous maintenons cette hypothèse. En fait, nous prévoyons que les taux [d’intérêt] vont rester à ces niveaux-là encore un temps, et nous pensons qu’ils pourraient même augmenter davantage. » (La société ne prévoit pas les mêmes tensions inflationnistes au Canada, mais ni Intact ni l’industrie ne devraient s’attendre à ce que le phénomène se poursuive indéfiniment, précise-t-il.) 

Au Canada, Intact envisage un certain nombre d’acquisitions du côté de la distribution, un secteur qui contribue favorablement aux résultats de la société. « Nous serions prêts à investir dès maintenant pour profiter de nos excellents résultats, mais nous ne sommes pas pressés », indique M. Brindamour. « Mais rien ne nous empêche de faire une acquisition en ce moment. » D’ailleurs, même si elle ne veut pas l’admettre, l’équipe canadienne d’Intact est prête pour une autre acquisition, sur le plan opérationnel. « C’est une stratégie à long terme. Nous voulons choisir le meilleur moment pour agir. »