Aon plc avertit que les risques, qui continuent de croître et d’évoluer, pourraient rendre l’industrie de l’assurance moins pertinente pour les clients. « La pertinence est essentielle à la croissance. Nous croyons que l’industrie a un potentiel de croissance inexploité », indique l’entreprise dans son rapport récent intitulé Ultimate Guide to the Reinsurance Renewal.

Aon souligne en particulier les solides résultats financiers obtenus par le secteur de la réassurance, alors même que l’industrie faisait face à des pertes accrues et à une complexité croissante des risques. Certains des plus grands réassureurs de l’industrie ont déclaré un rendement des capitaux propres supérieur à 25 %, dit Aon.

« Le capital mondial des réassureurs a atteint un sommet historique de 695 milliards de dollars américains au 30 juin 2024 – une augmentation de 25 milliards de dollars par rapport à la fin de l’année 2023. Cette augmentation est principalement attribuable aux bénéfices non distribués, aux nouveaux flux vers le marché des obligations catastrophes et à la reprise de la valeur des actifs. »

L’entreprise note également que les renouvellements de 2024 ont vu les tarifs de réassurance diminuer progressivement. « Aon prévoit une augmentation de la concurrence sur les prix en 2025 et que les assureurs commenceront à bénéficier d’une plus grande flexibilité en matière de capacité et de couvertures. »

Saisir les opportunités

Rupert Moore, PDG d’Aon UK pour les solutions de réassurance, souligne que l’industrie de la réassurance peut soit saisir les opportunités créées par un monde de risques en évolution, soit se replier et voir davantage de risques être transférés au secteur public et aux marchés financiers.

« Si le marché de la réassurance veut offrir une réelle valeur, il doit jouer un rôle plus actif pour aider les assureurs à gérer les pertes fréquentes et la volatilité des résultats. Si les réassureurs continuent de fuir les risques, cela forcera les assureurs à en faire autant et nous deviendrons tous partie d’une industrie en déclin et de moins en moins pertinente », avertit-il.

L’entreprise estime que seulement 31 % des pertes économiques causées par des catastrophes naturelles ont été couvertes par l’assurance en 2023. Cela représente une occasion, selon elle, de jouer un rôle plus important dans le soutien à la résilience économique, en s’ouvrant à de nouveaux marchés et en élargissant les appétits pour les produits existants.

« À mesure que les risques continuent de croître et d’évoluer, nous faisons face à une véritable menace de devenir moins pertinents pour nos clients », peut-on lire dans le rapport. Aon examine également la demande et l’offre par segment, en fournissant des commentaires sur la capacité et les facteurs qui l’influencent, tout en tenant compte des préoccupations actuelles (dont la saison des ouragans dans l’Atlantique) pour chaque ligne de produits.

« À deux tiers de l’année 2024, le secteur de la réassurance reste en voie de produire des résultats très solides pour la deuxième année consécutive. Le capital se renforce rapidement à partir de niveaux déjà très robustes ajustés en fonction des risques », ajoute Aon. À moins que d’importantes pertes liées à des catastrophes ne surviennent d’ici la fin de l’année, Aon conclut en affirmant qu’il existe des signes clairs indiquant que beaucoup plus de capacité de réassurance sera disponible lors des renouvellements de 2025.