Récession ou pas, les Snowbirds continuent de partir en vacances. Leur forte migration n’est pas sans effet sur la souscription de leurs produits d’assurance voyage. Les questionnaires médicaux sont de plus en plus précis.
C’est ce que constatent tous les professionnels de l’assurance voyage interrogés par le Journal de l’assurance.

Selon Patrick Lavoie, vice-président marketing de Securiglobe, les questions liées à la gastro-entérite, au diabète et aux maladies pulmonaires sont plus précises. « Ces maladies sont dans le viseur des assureurs, car ils ont reçu de nombreuses réclamations qui y étaient liées. Ils cherchent maintenant à rectifier le tir », dit-il.

D’autres maladies, comme l’asthme, suscitent aussi la prudence des assureurs, ajoute-t-il. « Ils essaient de savoir si l’asthme est léger, saisonnier ou encore chronique. Les questions sont plus claires, ce qui est aussi utile lorsque les Snowbirds souffrent de plusieurs maladies », dit-il.

Vigilance

Certains assureurs sont vigilants en cas de maladie cardiaque, constate pour sa part Luc Lavigueur, directeur du développement des affaires chez April International Canada. « Dans certains cas, les assurés ayant subi un pontage au cœur ne peuvent pas être couverts, donne-t-il en exemple. Les assureurs prennent des risques différents. C’est au courtier de faire la part des choses »

Mimi Martin, présidente de Risques Spéciaux MRM, dit avoir revu la souscription médicale pour « ne pas avoir de mauvaises surprises. » « J’ai révisé les surcharges de la souscription médicale pour m’assurer que les clients payaient le bon taux pour chacune de leurs conditions médicales. À titre d’exemple, la souscription est ajustée pour les maladies cardiovasculaires qui sont en hausse pour les personnes de plus de 60 ans », dit-elle.

Suzanne Langlois, directrice département voyage et santé chez Ogilvy & Ogilvy, n’hésite pas à dire que la souscription est plus exigeante. « À titre d’exemple, un client qui obtenait un produit l’année dernière, alors qu’il prenait huit médicaments prescrits, n’a plus droit au même produit cette année. L’accès à ce produit se limite maintenant à six médicaments », dit-elle.

De plus, des assureurs introduisent de nouvelles catégories de risques pour mieux correspondre à la situation médicale de certains assurés. Desjardins sécurité financière (DSF) en fait partie. « Lorsque les gens partent, nous connaissons exactement leurs conditions médicales. C’est préférable, car certains éléments à l’intérieur de leur maladie pourraient ne pas être couverts », dit François Morel, conseiller en développement des affaires chez DSF.

Ainsi, les Snowbirds qui sont malades sont parfois contraints de payer une prime élevée. Certains préfèrent alors ajouter une franchise pour faire diminuer leur prime, note Mme Langlois.

Autre tendance dans le marché : les clients magasinent plus tôt. Selon Mme Langlois, ils s’y prennent dès le mois de juillet. Elle explique cette situation par le fait que les clients sont de plus en plus exigeants. « Ils veulent comparer les prix. Leurs revenus sont fixes, alors que leurs dépenses augmentent », dit-elle.

Ces clients qui magasinent et achètent tôt leur couverture bénéficient de rabais intéressants. Un constat que vient confirmer Siriphone Duangvichit, consultante en communications corporatives de RSA. « Ils profitent souvent de rabais lorsqu’ils achètent de l’assurance au début de la saison. »

« À ce titre, la concurrence est plus féroce que d’habitude. On trouve parfois une différence d’un ou deux dollars au niveau de la cotation », dit Mme Langlois.

Pour réduire le cout de leur assurance, plusieurs Snowbirds optent pour d’autres solutions. Certains partent moins longtemps en vacances. Ainsi, Joanne Parent, directrice ventes et développement, assurance voyage, Croix bleue du Québec, note une augmentation des séjours de 30 à 60 jours. « Ces séjours augmentent, alors que ceux de deux mois sont semblables en nombre », dit-elle.

Pour le reste, les Snowbirds continuent de s’envoler vers les États-Unis. La Floride, le Texas et l’Arizona sont très prisés. « Les Canadiens francophones vont majoritairement dans l’est des États-Unis, alors que les Canadiens anglophones vont plus souvent à l’ouest », précise Pierre Saddik, vice-président, développement chez Optimum Réassurance.

Des destinations européennes et sud-américaines émergent aussi. Selon Robin Ingle, président d’Ingle International, les Snowbirds sont attirés par les lieux exotiques, comme l’Amazonie.

Les Snowbirds s’intéressent toujours aux mêmes couvertures. Ils apprécient les soins de santé d’urgence, l’assurance annulation et interruption de voyage ainsi que l’assurance bagages et autres.