Roland Johnson, vice-président longévité du réassureur RGA Canada, a présenté une liste de solutions qui pourraient donner de l’air aux caisses de retraite déficitaires ou qui présentent des lacunes en gestion des risques de longévité. Certains de ces produits ont d’ailleurs donné lieu à ce que l’actuaire qualifie de « mégatransferts » de risque de longévité, notamment dans les caisses de retraite de BMW, British Airways et General Motors.

Rentes avec rachat des engagements

Connu sous le terme anglais de pension buy-out, ce produit transfère le risque de longévité et d’investissement de la caisse de retraite vers l’assureur, en échange du paiement d’une prime unique. L’institution émet un certificat à chaque retraité. Il administre et verse leurs prestations.

Rentes sans rachat des engagements

Souvent appelé pension buy-in, ce produit permet aussi de transférer le risque en échange d’une prime unique. Par contre, l’assureur verse les prestations totales à la caisse, qui administre et verse ensuite les prestations à chaque retraité.

Assurance de longévité

Souvent appelé swap de longévité ou indemnity longevity swap, ce produit sert uniquement à gérer le risque de longévité. La caisse qui l’utilise transfère ce risque à l’assureur, en échange du paiement de primes mensuelles déterminées au début de l’entente. La caisse doit payer ces primes, peu importe l’expérience réelle de survie des retraités. L’assureur verse les prestations totales au régime, selon les prestations sous-jacentes et de la survie des retraités.

Autres solutions

Hormis ces produits d’assurance, d’autres solutions se profilent dans les marchés financiers, ajoute M. Johnson. Association créée en Europe, la Life & Longevity Markets Association (LLMA) cherche à baliser ce nouveau terrain. On y observe entre autres des produits tels que les swaps de longévité liés à des indices et les obligations de longévité. « Aussi appelé "obligations de survie", leur coupon ne dépend pas seulement des intérêts, mais aussi de la survie de la population visée par rapport à ce qui était prévu », explique le vice-président longévité de RGA.

Les produits dérivés se mettent également de la partie. Roland Johnson cite les q-forward et les s-forward. Il s’agit de deux types de contrats à terme dans lesquels les parties s’entendent sur un taux de mortalité de départ. L’une des parties remet un montant d’argent à l’autre si, à une date donnée, la mortalité réelle est inférieure au taux fixé au départ.