Les agences de notation ont réagi à l’annonce de la fusion entre Aon et Willis Towers Watson. Elles ont fait des mises à jour sur les cotes financières des deux sociétés et ont émis des commentaires quant à la fusion en elle-même.

Ainsi, Standard & Poor’s (S&P) parle d’une « combinaison qui créerait le plus grand courtier d’assurance au monde, avec plus de 20 milliards de dollars américains (G$ US) de revenus annuels, bien diversifiés à l’échelle internationale ».

Moody’s fait la même analyse en précisant que l’entité fusionnée pourrait déclarer un bénéfice net annuel de 3,6 G$ US, si l’on se base sur les résultats des deux entreprises majeures. L’agence de notation dit que la fusion « renforcera les positions respectives d’Aon et de Willis Towers Watson aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Europe, et étendra leurs capacités respectives dans leurs principaux secteurs d’activité soit le risque commercial, la retraite, la santé, la réassurance et les données et analyses ».

Risques liés à l’intégration

Les deux agences temporisent cependant en indiquant qu’elles ont certaines préoccupations face à cette fusion. Celles-ci concernent notamment « les dis-synergies de revenus, la perte de personnel clé, les perturbations opérationnelles et les effets potentiels des contraintes réglementaires », dit S&P.

Les inquiétudes concernent également les « risques d’intégration » inhérents à la fusion de deux entreprises internationales. À ce sujet, Moody’s précise qu’« au cours des trois premières années suivant la clôture de la transaction, le groupe prévoit de dépenser environ 2 G$ US en coûts uniques d’intégration, de rétention et de transaction dans le but de réaliser des économies d’environ 800 millions de dollars (M$ US) par an ». Un « effort d’intégration qui pèsera sur les résultats et les flux de trésorerie du groupe ».

Les deux agences de notations ont par ailleurs apporté des changements aux perspectives de notations de Willis Towers Watson à la suite de l’annonce de la fusion.

Ça bouge pour Willis Towers Watson

S&P a placé les notations de Willis Towers Watson, y compris sa cote de crédit d’émetteur de « BBB », en observation avec des perspectives positives. La firme de notation attendra la clôture de la transaction, prévue au premier semestre de 2021, pour donner suite à cette mise en observation. « Si la transaction se termine comme annoncée, nous égaliserons probablement les notes de Willis Towers Watson avec celles d’Aon. »

De son côté, Moody’s a modifié les perspectives de notation de Willis Towers Watson, les faisant passer de stables à positives, en tablant sur le fait que l’entreprise « va faire partie d’une organisation plus grande avec des marges opérationnelles et des paramètres de crédit plus solides ».

RAS pour Aon

Quant à Aon, Moody’s a maintenu les notations de la compagnie et leur a attribué une perspective « stable ». La firme dit que, malgré les risques liés à la fusion, elle « s’attend à ce que le groupe combiné maintienne des paramètres de crédit conformes aux niveaux actuels de ceux d’Aon ».

Dans la même veine, S&P affirme que l’annonce de fusion est « sans effet immédiat » sur la cote de crédit d’émetteur d’Aon.

Mise à jour, le 12 mars : Fitch Ratings a elle aussi réagi à cette annonce de fusion. Contrairement à Moody’s et S&P, l’agence a placé les cotes financières d’Aon en observation avec des perspectives négatives du fait de « la taille significative de l’accord, du risque lié à son exécution, ainsi que de l’incertitude entourant les décisions règlementaires à venir et l’ultime plan d’investissement à long terme d’Aon », dit-elle. Par ailleurs, Fitch a elle aussi placé les cotes financières de Willis Towers Watson en observation avec des perspectives positives.