La plupart des assureurs nord-américains prévoient réduire leur utilisation des propositions sur papier et électroniques déconnectées (papier numérisé) dans moins de deux ans. Ils passeront de plus en plus à la proposition Internet, révèle une vaste étude de la Society of Actuaries (SOA) publiée en décembre 2017.

Fondé sur un sondage auprès des actuaires et tarificateurs en chef de 24 assureurs (19 américains et 5 canadiens), le rapport intitulé Improving the New Business Process Survey Report révèle que les assureurs utiliseront moins de papier et plus de propositions sur Internet. Parmi les répondants avec une présence canadienne figurent Co-operators Vie, Desjardins Assurances, Financière Foresters, Ivari, Financière Sun Life et Primerica.

Sauf trois répondants, toutes les compagnies sont en mesure d’accepter les propositions électroniques, et près du quart acceptent qu’elles soient signées de manière vocale (cinq répondants). Deux d’entre elles n’utilisent que des propositions électroniques. Dix-neuf acceptent la signature électronique.

Distribution multicanal

Le rapport de la SOA soulève également que les agents captifs des compagnies d’assurance avaient davantage tendance à utiliser les propositions électroniques, alors que plus d’un tiers des répondants ont indiqué recevoir 80 % ou plus de propositions électroniques de leur part. Ces propositions sont disponibles sur ordinateur et tablette, et sur téléphone intelligent chez 19 % des répondants.

Neuf des 13 répondants indiquent recevoir entre 1 % et 40 % de leurs propositions Web de la part du réseau indépendant (conseiller indépendant, agent général, firme de valeurs mobilières), dont sept dans une proportion de 1 à 20 %. Trois répondants disent que cette proportion atteint entre 81 % et 100 % en provenance du réseau indépendant.

Les compagnies sondées utilisent une multiplicité de réseaux de distribution, incluant la vente directe en ligne, le réseau des valeurs mobilières et les services financiers intégrés. Les deux réseaux dominants chez les répondants sont le courtage par conseillers ou agents généraux, et le réseau captif. La majorité recourt à plus d’un canal de distribution (62 %), et deux répondants ont dit utiliser cinq canaux ou plus.

Plus d’analytique

Selon le rapport, un défi tenaille continuellement l’industrie en matière de nouvelles affaires : comment souscrire plus vite et mieux à moindre cout. Il semble qu’abaisser leurs exigences de tarification sera l’avenue que privilégieront les répondants au sondage de la SOA. Plusieurs prévoient ajouter des capacités d’analytique prédictive à leurs méthodes de tarification ou en améliorer les capacités.

Plus de la moitié des assureurs ont dit utiliser un système de tarification automatisé capable de prendre des décisions. Plus du tiers qui ne sont pas déjà là prévoient y être d’ici deux ans. Parmi les utilisateurs de système, plus de la moitié ont opté pour une solution externe personnalisée ou ont développé leur propre système. En plus de l’information contenue dans les propositions électroniques, ils alimentent leur système entre autres aux données médicales de la centrale coopérative de l’industrie, MIB Group.

Grâce aux changements apportés à la tarification, environ le quart des répondants ont indiqué que leur compagnie avait été en mesure d’approuver 90 % des propositions d’assurance dans un délai inférieur à 30 jours (80 % pour plus de la moitié des répondants). Parmi les changements qui arrivent en tête figurent les critères d’âges et de montants d’assurance, ainsi que les systèmes de tarification automatisés.

Tests médicaux à la porte

Le désir d’ajouter des exigences de pointage de crédit suit de près dans les ajouts que prévoient apporter les tarificateurs pour accélérer la souscription, tout en minimisant les risques et les couts. Les répondants au sondage de la SOA entendent également augmenter leurs exigences non médicales, le recours aux bases de données sur les prescriptions de médicaments et les entrevues à distance.

En revanche, l’examen médical est ressorti comme l’exigence la plus susceptible d’être abandonnée. Les assureurs sondés prévoient également diminuer le recours aux examens paramédicaux, aux profils sanguins et aux électrocardiogrammes. Ils ne prévoient pas non plus recourir aux échantillons de sang séché et aux fluides oraux.

L’étude arrive sur les talons de celle de Reinsurance Group of America (RGA), selon laquelle 68 % des assureurs s’attendent à investir pour améliorer l’efficacité de leurs processus de souscription dans les trois à cinq prochaines années.