Le Microinsurance Network (MiN), association sans but lucratif basée au Luxembourg, a publié son étude comparative annuelle sur le nombre de personnes possédant une micro-assurance, ainsi que sur les primes collectées et la taille estimée du marché.
Le rapport, L’État des lieux de la micro-assurance, examine également la distribution et les paiements, l’accès des femmes à l’assurance, les risques climatiques, la réassurance et la réglementation ainsi que les indicateurs de performance sociale.
La micro-assurance est définie comme des produits ayant des niveaux de primes modestes en fonction des risques assurés, développés spécifiquement pour répondre aux besoins des populations à faible revenu.
Selon une étude menée par entretien avec 294 prestataires d’assurance ayant déclaré 1 040 produits vendus dans 36 pays, le rapport indique que jusqu’à 330 millions d’individus étaient couverts par ces produits en 2022. Cela représente seulement 11,5 % de la population cible de la micro-assurance dans les pays étudiés.
Croissance du marché
La valeur estimée du marché était d’environ 41,4 milliards de dollars en 2022 (tous les chiffres sont en dollars américains), mais seulement 5,8 G$ de primes ont été collectées. Le marché a cependant connu une croissance en 2022 : « Une baisse prononcée du nombre total de personnes couvertes en 2020 à 15,9 millions est observée au plus fort de la pandémie de COVID-19, ce qui représente une diminution de 46 % par rapport à 2019. Toutefois, une reprise notable est observée en 2021, lorsque le nombre de clients a augmenté de 21 % par rapport aux niveaux antérieurs à la pandémie, avec 35,4 millions de personnes couvertes. Cette dynamique positive s’est poursuivie en 2022, avec une nouvelle croissance de 28 % pour atteindre 45,2 millions de clients », écrivent les auteurs du rapport.
« Si l’on considère le même ensemble de données, les primes collectées ont également augmenté (de 12 %) entre 2021 et 2022 », ajoutent-ils.
Il est rapporté que les micro-assurances vie et accident étaient les produits les plus populaires, atteignant 171 millions de personnes dans les 36 pays inclus dans l’analyse. La micro-assurance santé était la deuxième catégorie la plus importante, couvrant 72 millions de personnes dans le monde, suivie par les produits d’assurance pour l’agriculture, l’aquaculture ou le bétail, qui protègent collectivement 33,6 millions de personnes.
Par ailleurs, le paysage de la réduction des risques évolue également. Les auteurs constatent que la pénétration bancaire, la numérisation de la chaîne de valeur financière et l’adoption accrue des services financiers mobiles devraient entraîner une augmentation de la demande.
Renforcer la résilience mondiale
« Dans les années à venir, l’assurance inclusive deviendra un élément crucial dans le renforcement de la résilience mondiale, notamment à la lumière des défis climatiques accélérés et des impacts croissants que ces risques présentent pour les populations vulnérables au climat », déclare Marc Bichler, ambassadeur et représentant permanent du Luxembourg auprès du Bureau de l’Organisation des Nations unies à Genève. Le rapport a été développé en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement, Facilité d’assurance et de finance des risques.
« C’est là que le rôle des superviseurs d’assurance, des régulateurs et du gouvernement deviendra prépondérant – et où des études comme celle-ci joueront un rôle vital dans la définition et la structuration des produits d’assurance pour les marchés qu’ils desservent », ajoute l’ambassadeur.