Une publication de LIMRA intitulée Canada’s Changing Consumer Landscape, a révélé les résultats du U.S. Life Insurance Barometer Study 2023 et du pendant canadien de cette étude sur l’écart d’assurance dans les populations nord-américaines. Premier constat, cet écart est important des deux côtés de la frontière.

L’étude a été réalisée par LIMRA et Life Happens, une société américaine sans but lucratif qui se donne pour mission d’informer les Américains sur l’assurance vie. Les deux partenaires réalisent chaque année depuis 2011 l’étude du baromètre américain de l’assurance vie. 

Marché canadien : moins gros, plus fort 

Stephen Wood

« Étant donné que les deux organisations comptent une base importante de membres canadiens, le plus récent sondage du Baromètre a porté sur 2 000 adultes canadiens », a précisé Stephen Wood, directeur de recherche, marché des consommateurs de LIMRA et de son pendant Life Office Management Association (LOMA). 

M.Wood note qu’à bien des égards, les résultats du Baromètre canadien brossent le portrait d’un marché plus fort au Canada qu’aux États-Unis pour l’année 2023 : 

  • 56 % des Canadiens ont déclaré détenir une police d’assurance vie. 
  • 21 % des adultes canadiens ne sont pas assurés et déclarent avoir besoin d’une assurance vie 
  • 10 % des adultes canadiens sont assurés, mais affirment avoir besoin de plus d’assurance. 

« Ces deux dernières statistiques équivalent à un écart de 31 % des besoins en assurance vie au Canada, soit environ 10 millions d’adultes », résume Stephen Wood.

Or, il ajoute que l’écart est d’environ 41 % de la population adulte aux États-Unis, soit environ 100 millions d’adultes, ajoute-t-il. « D’une part, les opportunités de marché sont plus grandes aux États-Unis ».

Il reste selon lui que près du quart de la population canadienne a déclaré avoir besoin d’une assurance vie. « Et ce nombre va sûrement augmenter, quelle que soit la trajectoire des ventes d’assurance vie au Canada », souligne M. Wood. 

Il rappelle que la population canadienne a augmenté considérablement au cours des dernières années, passant de 30,7 millions d’individus en 2020 à plus de 40 millions en 2023. « Cette croissance démographique devrait se poursuivre pendant les décennies à venir et devrait atteindre 48 millions d’ici 2043 », soutient le directeur de recherche de LIMRA et de LOMA. 

Des marchés différents 

Autres différences que note le chercheur entre les deux pays, outre le fait que le marché américain soit plus gros : 

  • La majeure partie de la population canadienne habite dans quelques grandes villes seulement (la concurrence pour la clientèle est fortement concentrée à Toronto, Montréal et Vancouver). 
  • Plus de 60 % de la population du pays vit en Ontario ou au Québec. 
  • La prime mensuelle moyenne d’assurance vie aux États-Unis est le double de celle du Canada : 26 $ contre 13 $. 
Tout est dans l’accès 

Mike Stocks

À Empire Vie, le vice-président et chef du marketing, marchés individuels, Mike Stocks, a récemment donné les détails d’une offre directe aux consommateurs par l’entremise de son site Web. Il a expliqué que cette offre bénéficie la plupart du temps au conseiller. 

Son produit simplifié temporaire est accessible à travers un questionnaire de quelques questions. Dans le dossier sur l’assurance à émission simplifiée de l’édition de mars 2024 du Journal de l’assurance, Mike Stocks a dit que l’offre par le canal direct visait à augmenter l’accès à une couverture pour tous les Canadiens, rappelant au passage que plusieurs manquent d’assurance ou n’en ont pas. 

« Il existe une lacune importante en matière de protection d’assurance vie en Amérique du Nord », remarque M. Stocks. L’enjeu revient selon lui à savoir comment permettre aux clients de répondre facilement à ce besoin. « De nombreux conseillers et assureurs se concentrent sur les clients fortunés, mais les Canadiens du marché intermédiaire sont généralement ceux qui ont un plus grand écart de protection », observe-t-il. 

Numérique en renfort 

M. Stocks dit qu’Empire Vie s’est concentrée sur le marché intermédiaire en proposant des outils comme la proposition numérique Rapide & Complet (Fast & Full). « Nous avons constaté une croissance significative des soumissions d’applications numériques depuis la pandémie. » Il révèle que 91 % des propositions ont été remplies de cette manière en 2023. « Mais nous continuons de soutenir à la fois le numérique et le papier pour offrir de la flexibilité aux conseillers », précise Mike Stocks. 

La distribution directe est aussi sur le radar de l’étude de LIMRA et de Life Happens. “Nous pouvons constater que près de 64 % de tous les Canadiens déclarent qu’ils souscriraient finalement leur police en personne. Selon les données du Baromètre, seulement 53 % des consommateurs américains déclarent qu’ils effectueraient l’achat en personne, ce qui suggère que les consommateurs américains sont de plus en plus à l’aise pour effectuer des achats en ligne”, observe Stephen Wood.