Logiciels Modulex a développé une interface informatique qui permet désormais à un agent général d’assigner, directement de son logiciel de gestion de cabinet, le fournisseur paramédical de son choix pour un examen chez un client en vue de l’émission d’une police.Cette interface est intégrée au logiciel de gestion d’un cabinet d’assurance de personnes Age Man que commercialise Modulex. Elle permet ainsi d’éviter la double entrée des données sur le client.
Cette interface a été lancée officiellement en février dernier, a expliqué au Journal de l’assurance Daniel Brisson, président de Modulex. Toutefois, dès sa phase de développement à l’été 2005, l’intégration des plateformes technologiques des fournisseurs paramédicaux a permis à des agents généraux de conclure 3100 contrats avec ceux-ci. Certains l’ont été sous format papier, d’autres par le lien électronique sur une base d’essai.
Pour ce faire, Modulex a obtenu l’assentiment de trois des quatre principaux fournisseurs de services paramédicaux au Québec, soit ExamOne, Hooper Holmes et QUS Bodimétric. Cette information a été confirmée par les entreprises. Medisys a toutefois refusé la proposition de Modulex. La société n’avait pas retourné nos appels au moment de clore la présente édition.
Convivial
Cette interface répond à la norme XML qui a pratiquement pris le dessus sur tout autre langage informatique permettant d’instaurer des protocoles de communication pour l’échange de données, explique M. Brisson.
Agents généraux et cabinets peuvent cocher sur l’un des trois onglets identifiés par le nom de chacun des trois joueurs, lors de la saisie de données dans Age Man, poursuit M. Brisson. Les renseignements des postulants sont ensuite électroniquement acheminés vers les systèmes des paramédicaux.
La mise à jour du dossier est faite automatiquement par les firmes, directement par l’interface. De cette façon, les représentants peuvent suivre la progression de l’application de leurs clients sans devoir passer par les agents généraux, ajoute M. Brisson.
Les agents généraux n’ont ainsi plus besoin d’entrer les renseignements des clients dans les différentes applications technologiques utilisées par chacune des firmes paramédicales. « Cette manière de faire engendre d’importants coûts pour les agents généraux et les cabinets. Nous avons calculé que cela prend en moyenne 18 minutes pour remplir un contrat paramédical à la main », affirme M. Brisson. En évitant la double saisie des données, les erreurs pouvant en résulter sont aussi grandement réduites, dit-il.
En finançant entièrement le développement de cette interface, Daniel Brisson est du même coup venu à bout des réticences à l’égard du projet. Dans les pages du Journal de l’assurance de mars 2005, divers fournisseurs avaient effectivement témoigné de leur opposition vis-à-vis du projet.
Ces derniers, ayant déjà investi dans leurs systèmes maison, s’opposaient à l’idée de devoir investir à nouveau dans le développement d’une telle interface.
Concept avantageux
Le discours a changé depuis. « Nous n’avons rien payé. Voilà ce qui nous a fait changer d’idée au sujet de ce projet », répond aujourd’hui Daniel Delorme, vice-président des opérations en Ontario et des technologies de l’information chez Hooper Holmes. « Le concept est avantageux pour tous. Mais au moment de nous le proposer, il nous fallait évaluer les implications au chapitre de l’investissement », dit-il.
Même son de cloche de la part de Ian Keiller, vice-président directeur général pour le Québec chez QUS Bodimétric. « Nous n’étions pas près à investir dans un projet sur lequel nous ne pouvions exercer aucun contrôle. Mais Modulex a décidé d’aller de l’avant et d’investir », affirme M. Keiller.
Adopter l’intégration?
Selon M. Keiller, le lancement de l’interface développée par Modulex est symptomatique d’un marché canadien d’agents généraux qui a emprunté résolument le chemin de l’intégration des diverses plateformes technologiques. Les agents généraux sont à bout de patience en ce qui concerne la double saisie de données, dit-il, ajoutant que ceux qui n’adopteront pas l’intégration se feront toutefois distancer.
Combien a coûté cette opération? « Plusieurs milliers de dollars », a répondu M. Brisson, en refusant d’en révéler davantage.
Le président de Modulex envisage désormais de s’attaquer aux marchés des assureurs en développant une interface similaire, dit-il. Ce projet est encore au stade embryonnaire, insiste toutefois M. Brisson. « Il y a encore beaucoup de renseignements qui sont encore transmis par les assureurs en format papier. C’est le cas des suivis des commissions, par exemple. Le projet vise à tout faire de manière électronique », explique-t-il.