La Société financière Manuvie déclare un résultat net attribuable aux actionnaires ordinaires de 1,7 milliard de dollars (G$) au quatrième trimestre de 2023. Pour l’ensemble de l’année, le bénéfice atteint 5,1 G$.
Au même trimestre en 2022, Manuvie affichait un résultat net de 915 millions de dollars (M$), montant ajusté en fonction des normes IFRS 17. Le résultat net à la transition au 31 décembre 2022 était de 3,5 G$. La perte attribuée aux actionnaires était de 1,9 G$ en 2022, selon le montant ajusté.
Canada
Au Canada, le résultat net attribuable aux actionnaires s’est chiffré à 1,2 G$ en 2023, comparativement à une perte de 503 M$ déclarée au 31 décembre 2022 selon le montant ajusté.
Le résultat net attribuable aux actionnaires a été de 365 M$ au quatrième trimestre de 2023, comparativement à une perte de 73 M$ au même trimestre de 2022, selon le montant ajusté.
États-Unis
Aux États-Unis, le résultat net attribuable aux actionnaires s’est chiffré à 639 M$ pour l’ensemble de l’exercice 2023, alors que la société déclarait plutôt une perte de 2,3 G$ pour l’exercice 2022 selon le montant ajusté.
Le résultat net attribuable aux actionnaires a été de 198 M$ au quatrième trimestre de 2023, comparativement à une perte de 44 M$ au même trimestre de 2022.
Asie
En Asie, le résultat net attribuable aux actionnaires s’est chiffré à 1,3 G$ pour l’ensemble de l’exercice 2023, comparativement à un bénéfice de 683 M$ déclaré en 2022 selon le montant ajusté.
Le résultat net attribuable aux actionnaires a été de 615 M$ au quatrième trimestre de 2023, comparativement à un résultat de 315 M$ au même trimestre de 2022 selon le montant ajusté.
Gestion d’actifs et services généraux
Pour le segment Gestion de patrimoine et d’actifs — monde, le résultat net attribuable aux actionnaires s’est chiffré à 1,3 G$ pour l’ensemble de l’exercice 2023, comparativement à un bénéfice de 1,1 G$ déclaré en 2022 selon le montant ajusté. L’amélioration du résultat est de 176 M$ ou 16 %.
Pour ce même segment, le résultat net attribuable aux actionnaires a été de 365 M$ au quatrième trimestre de 2023, comparativement à un résultat de 401 M$ au même trimestre de 2022 selon le montant ajusté.
Le segment Services généraux et autres affiche un résultat net attribuable aux actionnaires de 628 M$ pour l’ensemble de l’exercice 2023, comparativement à une perte de 918 M$ en 2022 selon le montant ajusté.
Pour ce même segment, le résultat net attribuable aux actionnaires a été de 116 M$ au quatrième trimestre de 2023, comparativement à une perte nette de 316 M$ au même trimestre de 2022 selon le montant ajusté.
Le résultat tiré des activités de base a atteint 1,8 G$ au quatrième trimestre de 2023, une hausse de 230 M$ comparativement au même trimestre de 2022 selon le montant ajusté.
Souscriptions
Pour l’ensemble de l’exercice 2023, les souscriptions d’équivalents primes annualisées (EPA) ont totalisé 6,4 G$, une hausse de 787 M$ ou 12 % comparativement à l’exercice 2022 selon le montant ajusté.
Les souscriptions d’EPA ont été de 1,6 G$ au quatrième trimestre de 2023, une hausse de 262 M$ ou 20 % sur le même trimestre de 2022.
En comparant les ventes de 2023 avec les chiffres ajustés de 2022, les souscriptions d’EPA ont grimpé de 18 % en Asie, le plus important marché de l’assureur, et de 12 % au Canada, mais elles ont baissé de 6 % aux États-Unis.
Les ventes d’assurance de Manuvie en 2023 ont totalisé 5,75 G$. Il s’agit d’une hausse de 17 % comparativement aux ventes réalisées durant toute l’année 2022.
Discussion avec les analystes
La discussion entre les analystes financiers et l’équipe de direction a eu lieu le 15 février dernier. Le président et chef de la direction, Roy Gori, souligne notamment le volume record des souscriptions d’équivalents primes annualisées (EPA) en 2023.
De son côté, le vice-président principal aux finances, Colin Simpson, ajoute que les EPA ont grimpé de 44 % au Canada au quatrième trimestre de 2023, comparativement à la même période en 2022, principalement grâce aux ventes dans les groupes d’affinité.
Une partie de la discussion a porté sur le ratio de solvabilité et les réserves financières en lien avec l’application des normes IFRS 17. Roy Gori rappelle que l’entreprise a déjà procédé à des rachats d’actions totalisant 5,5 G$ depuis 2018.
Malgré cela, la société dispose de 22 G$ de plus que les sommes requises par les autorités réglementaires pour respecter ses obligations. Il est donc probable que de nouvelles transactions découlent de ces excédents de capital, reconnaît M. Gori, même si l’entreprise mise d’abord sur la croissance organique.
Il a été aussi question de la recalibration des risques d’assurance en lien avec les normes IFRS 17. La rentabilité du portefeuille ne change pas au total, mais la nouvelle norme comptable fait en sorte que l’on modifie le moment où on intègre ce profit dans la marge des services contractuels (N. B. : MSC, ou CSM en anglais).
Darko Mihelic, analyse de RBC Marchés des capitaux, a fait remarquer à la haute direction qu’en matière d’investissement dans l’immobilier commercial, les assureurs affirment souvent qu’ils sont des investisseurs patients et qu’ils sont là pour le long terme. Or, Manuvie a réduit la taille de son portefeuille dans ce segment.
Selon Scott Hartz, chef des investissements, la hausse des taux d’intérêt et le taux d’inoccupation des immeubles de bureaux en Amérique du Nord pèsent sur la valeur du portefeuille. À long terme, il estime néanmoins que la rentabilité est toujours présente.
Il reconnaît qu’il y a 10 ans, l’immobilier commercial en Amérique du Nord représentait 40 % de l’ensemble des actifs alternatifs à long terme (ALDA), et que cette proportion n’est plus que de 10 % à la fin de 2023. L’immeuble de bureaux demeure un secteur problématique en raison de l’impact persistant du télétravail.
M. Hartz indique aussi que l’implantation grandissante de l’intelligence artificielle (IA) dans les entreprises aura un impact sur les besoins d’espaces à bureaux dans les entreprises de services professionnels. « C’est certainement un segment plus risqué de l’ensemble du marché de l’immobilier », dit-il.
Roy Gori précise que la diversification du portefeuille immobilier — 38 % aux États-Unis, 32 % au Canada et 26 % en Asie — permet à la société de minimiser l’impact des problèmes conjoncturels.