Le 1er août, Segic a jeté les bases de Réseau plateforme Segic. La plateforme se veut une solution universelle. Elle veut regrouper un ensemble de solutions pour aider les assureurs et les cabinets à administrer les régimes d’assurance collective, ainsi que de gérer et payer les réclamations.

Quelques semaines avant d’annoncer sa solution Réseau, Segic a conclu un partenariat avec XRM Vision, qui offrira son logiciel Tandem sur la plateforme. « XRM Vision est le premier membre du réseau. Nous discutons avec d’autres partenaires potentiels », a confié Danny Boulanger, président-directeur général de Segic, en entrevue avec le Portail de l’assurance.

Les partenaires disent cibler les courtiers en quête d’une plus grande numérisation, et les assureurs de taille moyenne à la recherche d’une solution numérique de bout en bout pour gérer leurs affaires d’assurance collective. « La plateforme vise aussi à faciliter l’interopérabilité des données entre les différents logiciels », ajoute Danny Boulanger. Le partenariat permettra d’automatiser et d’encadrer la chaîne de valeur qui englobe l’assurance collective, affirment les deux partenaires.

Connexion et acquisition

La plateforme se connecte depuis peu à quatre assureurs. « La genèse de la création du réseau plateforme vient du fait que nous avons déjà fait quatre ponts informatiques avec des assureurs, tels que Desjardins, Canada Vie, Sun Life et Croix Bleue Medavie », révèle M. Boulanger. « Ces initiatives ont démontré le besoin d’avoir une architecture maître afin de faciliter les intégrations entre la plateforme Segic et les solutions hétérogènes que nous retrouvons sur le marché. »

Segic envisage aussi d’acquérir. C’est dans cette perspective que l’entreprise a annoncé l’arrivée de Carine Ladouceur, au sein de son équipe. Elle occupera le poste de vice-présidente de la direction financière de Segic. « Elle aura la responsabilité de la stratégie financière de l’entreprise et de mener à bien les différents projets de croissance et d’acquisition », a annoncé M. Boulanger. Mme Ladouceur a occupé plusieurs postes de direction en finances. Elle a amorcé sa carrière en 2000 auprès de Raymond Chabot Grant Thornton, et a notamment œuvré par la suite chez RSM Richter. Carine Ladouceur possédait son entreprise, CFO Vision, au moment de se rallier Segic.

Forte demande pour des services TPA et TPP

Les deux partenaires de la plateforme soulignent que Tandem se chargera de la gestion des processus de prévente, notamment ceux liés à la gestion des relations clients et à la génération des cahiers des charges et des soumissions. « La plateforme Segic permettra d’opérationnaliser la gestion des régimes collectifs tant pour les besoins complets d’administration (TPA) que pour la gestion des réclamations et des paiements (TPP) », affirment les 2 compagnies.

« De nombreux cabinets de courtage nous ont demandé d’ajouter ces fonctions à la plateforme Segic », a expliqué son PDG. « L’expertise de XRM Vision en gestion des processus clés en prévente d’un régime collectif et courtage dans l’environnement Microsoft Dynamics, acquise depuis sa fondation en 2008, en faisait le partenaire idéal pour proposer une approche innovante de la chaîne de valeur du collectif », dit M. Boulanger.

En finir avec les tâches manuelles

Selon les estimations de XRM Vision et de Segic, 70 % à 80 % des cabinets de courtage en assurance collective de toutes tailles ont recours à des méthodes entièrement manuelles pour gérer leurs processus d’affaires. Ils utilisent alors des feuilles de calcul et du traitement de texte.

« Les courtiers font face à plusieurs défis, dont l’entrée multiple de données dans plusieurs systèmes, la lourdeur des tâches administratives et la difficulté à retrouver l’information sur leurs clients, polices et réclamations », a mentionné Félix Robitaille, président de XRM Vision. « La vision de ce partenariat est de permettre aux courtiers de centraliser leurs données et la gestion de leur processus en un seul logiciel, afin d’accroître leur productivité », explique M. Robitaille.

En mode SaaS

M. Robitaille apprécie que Segic ait développé une plateforme en mode de logiciel en tant que service (SaaS, pour Software as a Service). Segic était le partenaire naturel pour complémenter TANDEM, notre logiciel pour courtiers en assurance collective.

Sur son site, Oracle qualifie le SaaS de « modèle de livraison de logiciels en Cloud (infonuagique) ». Dans ce modèle, le fournisseur développe et maintient des logiciels d’application infonuagiques, fournit des mises à jour logicielles automatiques et met des logiciels à la disposition de ses clients par l’entremise d’Internet sur une base de paiement à l’utilisation, explique le géant américain de l’informatique.

Cibler les joueurs de taille moyenne

Les plateformes technologiques offrant leurs solutions maison en plus de celles de partenaires s’imposent de plus en plus dans le secteur de l’assurance de personnes. Leurs promoteurs estiment qu’il est plus facile pour une compagnie ou un distributeur d’assurance d’utiliser ces plateformes arrivées à maturité, et capables d’évoluer à partir de partenariats. C’est une approche préférable à l’avenue de bâtir son propre réseau à partir de rien. « Nos clients potentiels sont autant des assureurs de taille moyenne que de grands courtiers d’assurance collective », a dit Danny Boulanger en entrevue.

Le PDG de Segic dit viser également les syndicats et les courtiers d’assurance collective qui veulent gérer de manière indépendante le régime collectif de leurs membres ou de leurs clients.

Pourquoi payer pour développer ?

M. Boulanger observe que le marché de la gestion de l’assurance collective par des tiers est segmenté de manière très « verticale ». « Certains sont uniquement des tiers payeurs, d’autres des tiers administrateurs, d’autres des cabinets qui offrent des avantages sociaux sans les services de TPA ou de TPP. Le marché est vertical, car il est très long de développer une approche globale. L’assureur de taille moyenne est notre cible principale : il a besoin d’administrer le régime, de gérer et de payer les réclamations, il a besoin d’un portail. Nous avons tout cela », renchérit-il.

Danny Boulanger donne une idée des coûts de créer son propre réseau au lieu d’utiliser la plateforme d’un tiers. « Par exemple, l’assureur de taille moyenne peut choisir de bâtir un réseau ou d’adhérer à la plateforme de Segic. Nous sommes partis de zéro, et avons investi 15 millions de dollars (M$) à ce jour. Le domaine des solutions technologiques en assurance collective est très complexe, ajoute-t-il. « Cela peut prendre 10 à 15 ans pour arriver à maturité. Les technologies étaient alors totalement différentes. Tous doivent maintenant développer des solutions adaptables à l’iPhone, qui n’existait pas il y a 10 ou 15 ans. Dans ce domaine, tu ne peux pas te réinventer sur un 10 sous », lance M. Boulanger.

Quitter le logiciel

« L’industrie est en train de quitter le logiciel vertical pour la plateforme. Il y a 6 ans, nous avons adopté cette vision qui permet d’étendre tes technos à d’autres partenaires. Il s’agit de bâtir un réseau qui permet au client de ne pas seulement bénéficier de nos possibilités, mais d’étendre son utilisation à d’autres applications de tiers, par exemple le système paie, de prévente, de comptabilité… »

M. Boulanger a dit continuer d’investir de façon importante pour une gestion globale des régimes collectifs. Le PDG de Segic pense que des tendances telles que l’autoassurance, les régimes flexibles et les comptes de gestion de santé permettront de soutenir ce modèle d’affaires.