Le projet de loi 141 élimine les obligations qui étaient liées au conseil dans le domaine, croient Alain Paquet, Bertrand Larocque et Maxime Gauthier.
N’importe qui pourrait vendre ses conseils aux consommateurs, sans aucune formation obligatoire, disent-ils. La vente de conseils pourrait être faite par un vendeur qui n’aurait pas de responsabilité professionnelle face aux consommateurs, ajoutent-ils.
« Le ministre demande aux consommateurs de devenir eux-mêmes des experts. Il transfère au citoyen toute la responsabilité d’avoir mal compris une clause dans un contrat d’une centaine de pages », affirme Bertrand Larocque, planificateur financier et administrateur de l’Association professionnelle des conseillers en services financiers (ACPSF).
Les trois spécialistes prévoient la possibilité d’ouverture de centres d’appels ici ou à l’étranger. « La souscription doit être faite par une entité. Mettez ce téléphoniste où vous voulez. Il pourrait être sur la Lune si on y construit une base un jour et il pourra donner des conseils de là. Que va-t-il se passer si, en tant que vendeur, le téléphoniste reçoit des quotas de vente à atteindre sur certains produits ? », s’inquiète Maxime Gauthier, chef de la conformité chez Mérici Services financiers.
« Les produits d’assurance peuvent être complexes. Ça prend des conseillers financiers. Les institutions financières ainsi que les assureurs sont les grands gagnants du projet de loi. On retourne en arrière de 30 ans, où les intérêts commerciaux primaient sur ceux des citoyens », ajoute l’économiste Alain Paquet, ancien ministre libéral délégué aux Finances.