Les médicaments à base de récepteurs GLP-1 (Glucagon-Like Peptide-1) pour le diabète de type 2 sont de plus en plus utilisés pour la gestion de l’obésité, tandis que les assureurs et les réassureurs font preuve de prudence en matière de tarification et de modélisation dans leur analyse de l’impact des nouveaux médicaments sur les tendances médicales et la réassurance.

« Les promoteurs de régimes et les réassureurs ont constaté une hausse marquée des dépenses en médicaments liés à ces traitements », affirme Gallagher Re dans son nouveau livre blanc intitulé GLP-1s : Impact on Medical Trend and Reinsurance. « Les interrogations entourant les conséquences à long terme sur les coûts médicaux, tant positives que négatives, se multiplient. » 

Dans ce rapport, les auteurs compilent les recherches actuelles sur les agonistes du GLP-1, qu’il combine avec les résultats d’un sondage mené auprès d’assureurs et les premières données du marché, afin d’analyser les risques potentiels et les répercussions pour les assureurs et les employeurs. 

Ils soulignent « l’importance de bien comprendre les faits, car ces traitements pourraient avoir des effets à la fois sur les réclamations d’envergure (risques spécifiques) et sur la protection en excédent global. Bien qu’on observe des améliorations notables dans les comorbidités liées à l’obésité, les répercussions immédiates sur les coûts de réclamation et les risques demeurent incertaines », peut-on lire. 

Hausse des dépenses 

Selon les sources citées dans le rapport, l’augmentation de l’utilisation des GLP-1 représenterait à elle seule au moins 9 % des dépenses en médicaments sur ordonnance dans plusieurs régimes d’assurance collective. 

« Pour illustrer l’ampleur de cette croissance, la tendance des médicaments non spécialisés est passée d’environ 3,2 % en 2023 à une fourchette de 10 % à 12 % en 2024, principalement en raison du recours accru aux agonistes du récepteur du GLP-1 », indiquent les auteurs du rapport. « Selon les propres calculs de Gallagher Re, ces médicaments pourraient à terme contribuer à une hausse de 1 % à 2 % de la tendance médicale globale. » 

Les répondants du sondage mené par le réassureur s’entendent pour dire que l’effet immédiat des GLP-1 sur la couverture d’assurance en excédent de pertes est négligeable. « Ces médicaments coûtent entre 10 000 $ et 12 000 $ par membre, par année, et franchissent rarement les seuils de franchise élevés habituels », précise-t-on.

À titre d’exemple, pour un groupe de 150 employés et 150 personnes à charge, si 20 % des membres admissibles recevaient un traitement à base de GLP-1, l’exposition aux coûts pourrait augmenter de 600 000 $. « Même si les taux réels d’utilisation peuvent varier considérablement, les assureurs ajustent chaque année leurs manuels de souscription pour tenir compte de cette réalité évolutive. » 

Abandon de la thérapie 

L’un des défis majeurs demeure l’adhésion au traitement : jusqu’à 85 % des patients cesseraient la thérapie dans un délai de deux ans, en raison notamment des effets secondaires, des coûts et d’une perte de poids jugée insuffisante. 

Dans un autre exemple, 46 % des patients diabétiques et 65 % de ceux non diabétiques auraient abandonné le traitement en moins d’un an. « Les faibles taux d’adhésion et les traitements discontinus rendent les projections plus complexes », ajoute-t-on. Les auteurs du rapport soulignent également que certains effets indésirables — comme la pancréatite, les maladies de la vésicule biliaire ou des troubles gastro-intestinaux — peuvent entraîner des coûts médicaux à court terme. 

« Bien que les assureurs et réassureurs reconnaissent généralement que les GLP-1 peuvent atténuer des conditions telles que le diabète de type 2 et réduire les événements cardiovasculaires, l’effet net sur les réclamations reste à confirmer », indiquent les auteurs.

« Compte tenu de l’incertitude entourant l’adhésion au traitement et les résultats cliniques, plusieurs assureurs en excédent de pertes et en réassurance préfèrent attendre des données de réclamations plus solides avant d’instaurer des majorations ou des réductions de primes spécifiques liées à la couverture des GLP-1. »