Le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) a publié son rapport détaillant les facteurs à l’origine de la hausse des coûts des médicaments sur ordonnance pour les régimes privés en 2023. Dans ce rapport intitulé Régimes privés d’assurance médicaments au Canada : Rapport sur les dépenses, 2018-2023, le Conseil analyse également les tendances des coûts et de l’utilisation des médicaments couverts par les régimes privés depuis 2018. 

Selon le CEPMB, l’assurance privée couvre environ 38 % des dépenses totales en médicaments sur ordonnance au Canada. En 2023, les dépenses des régimes privés ont augmenté de 12,9 %, retrouvant ainsi leur rythme de croissance d’avant la pandémie. Bien que la hausse des coûts des médicaments ait été limitée à environ 4 à 5 % pendant la pandémie de COVID-19, les dépenses en médicaments sur ordonnance dans les régimes privés ont affiché un taux de croissance annuel composé de 7,1 % entre 2018 et 2023. 

Une augmentation des médicaments coûteux 

Rien qu’en 2023, les coûts des médicaments ont bondi de 14,1 %, principalement en raison d’une plus grande utilisation de médicaments coûteux. Entre 2018 et 2023, l’utilisation de médicaments onéreux a progressé de 6,3 %, atteignant un sommet de 9,2 % en 2023. Parallèlement, les frais d’exécution des ordonnances ont augmenté de 4,5 % sur la même période. « Les coûts des médicaments ont crû à un rythme presque deux fois plus rapide que celui des frais d’exécution », indique-t-on dans le rapport. 

En 2023, les médicaments coûtant plus de 10 000 $ et 25 000 $ par année — utilisés respectivement par seulement 1,5 % et 0,4 % des assurés — représentaient toutefois un tiers et un sixième des coûts totaux des médicaments. Par ailleurs, les 5 % des assurés ayant les réclamations les plus élevées ont engendré près des deux tiers des coûts totaux des médicaments dans les régimes privés.

L’utilisation accrue de médicaments coûteux a systématiquement entraîné une hausse des coûts de 5 à 9 % par année. Les médicaments dont le coût dépasse 100 000 $ par an ont vu leur part des coûts totaux plus que doubler, passant de 1,6 % en 2018 à 3,5 % en 2023. 

« Les assureurs privés couvrent généralement 88 % du coût total des ordonnances, les 12 % restants étant à la charge des bénéficiaires », indique l’organisme. 

Substituts génériques et biosimilaires 

Certaines mesures d’atténuation des coûts, notamment le recours aux médicaments génériques et biosimilaires ainsi que la réduction des prix, ont permis de diminuer les coûts des régimes privés de 1 à 4 % par année.

D’autres stratégies ont également été mises en place, comme la distribution d’ordonnances pour de plus grandes quantités : en moyenne, les régimes privés ont couvert des ordonnances de 37 jours, comparativement à une moyenne de 25 jours pour les régimes publics. « L’allongement de la période d’approvisionnement, le cas échéant, pourrait réduire la fréquence d’exécution et générer des économies grâce à la réduction des coûts d’exécution des ordonnances », soulignent les auteurs du rapport. 

En ce qui concerne les nouveaux médicaments, les régimes privés ont remboursé 84 % des nouvelles substances actives approuvées entre 2017 et 2022, et environ 80 % de ces approbations ont eu lieu dans l’année suivant leur mise en marché. 

Le CEPMB indique que les médicaments sur ordonnance utilisés en dehors des hôpitaux étaient couverts à 42 % par les régimes publics, à 38 % par les assureurs privés et à 20 % par les patients eux-mêmes. En 2023, le coût total des médicaments sur ordonnance au Canada a atteint 42,1 milliards de dollars.