Une étude menée à partir des données de la UK Biobank révèle que des facteurs de risque non traditionnels — le rythme de marche autodéclaré et le nombre de pas mesuré par un dispositif portable — sont des indicateurs fiables du risque de mortalité. La UK Biobank est une vaste base de données biomédicales et une ressource de recherche qui contient des informations génétiques et de santé anonymisées de 500 000 participants au Royaume-Uni.
L’étude, réalisée par l’Université de Leicester et analysée par le Reinsurance Group of America (RGA), établit un lien entre le rythme de marche autodéclaré et le risque de mortalité chez les hommes de moins de 60 ans inscrits à la UK Biobank, après ajustement pour les facteurs de risque traditionnels utilisés en souscription d’assurance.
Un risque réduit de 50 %
« Comparés aux personnes qui marchent habituellement à un rythme lent, celles qui adoptent un rythme de marche modéré présentent un risque de mortalité inférieur de 40 %, tandis que celles qui marchent rapidement affichent une réduction de 50 % du risque », écrivent les chercheurs.
« Cette relation solide est restée constante dans tous les sous-ensembles de données. » Ils ajoutent que l’intégration du rythme de marche autodéclaré dans leur modèle de base a amélioré sa capacité prédictive du risque de mortalité d’environ 2 %, démontrant ainsi la valeur ajoutée de cette mesure.
Dans le cadre de l’étude, les analystes ont remplacé la pression artérielle systolique et le taux de cholestérol total par le rythme de marche autodéclaré dans leur modèle. Celui-ci a alors mieux prédit le risque de mortalité. Toutefois, l’exactitude du modèle a diminué lorsque l’indice de masse corporelle (IMC) et le statut de fumeur ont été remplacés de façon indépendante par le rythme de marche autodéclaré.
Nombre de pas quotidiens
En ce qui concerne le nombre de pas, les analystes de RGA expliquent dans leur note Quantifying Wellbeing in Insurance : What are the keys to a longer life? que « les personnes marchant en moyenne environ 5 000 pas par jour présentaient un risque de mortalité environ 1,5 fois plus élevé que celles effectuant environ 11 000 pas quotidiens. » À l’inverse, celles qui marchaient environ 15 000 pas par jour présentaient un risque de mortalité inférieur d’environ 30 % par rapport à la médiane.
Ces résultats proviennent de la plus vaste étude mondiale mesurant objectivement l’activité physique : 100 000 participants ont porté un accéléromètre au poignet 24 heures sur 24 pendant une semaine.
Les chercheurs ont également remplacé certains facteurs de risque traditionnels utilisés en souscription d’assurance par le nombre de pas. Lorsqu’ils ont remplacé le taux de cholestérol total, l’IMC et la pression artérielle systolique par cette donnée, la capacité du modèle à prédire le risque de mortalité s’est améliorée. En revanche, son exactitude a diminué lorsque le statut de fumeur a été remplacé par le nombre de pas.
« Des recherches supplémentaires sont nécessaires avant de recommander des changements plus larges en matière de souscription », écrivent les analystes. « À mesure que l’intérêt du secteur pour les données biométriques continue de croître, ces informations pourraient améliorer les stratégies de souscription et de bien-être, tout en aidant les assurés à prendre des décisions éclairées pour accroître leur longévité. »