Une troisième personne souffre d’une maladie pulmonaire grave liée au vapotage au Québec, a annoncé Santé Canada, le 14 novembre. Cinq autres cas probables, mais pas encore confirmés, ont par ailleurs été recensés ailleurs au Canada, soit trois en Colombie-Britannique et deux au Nouveau-Brunswick.

La situation est plus alarmante encore aux États-Unis où 2 172 cas confirmés dans 49 États et 42 décès dans 24 États ont été recensés au 13 novembre, rapportent les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) américains.

Alors que les deux pays tentent encore de déterminer les substances en cause dans l’éclosion de cette affection grave liée au vapotage, le réassureur Munich Re attire l’attention des compagnies d’assurance sur cette menace.

Munich Re alerte

Bien que « l’ampleur et l’étendue géographie de cette éclosion ne soient pas encore claires », Munich Re « reconnait qu’il existe un risque à court terme » lié au vapotage et « tient de nouveau à insister sur les répercussions possibles à long terme ».

Dans une note publiée le 22 octobre dernier, le réassureur « recommande encore vivement » aux assureurs « de considérer les utilisateurs de la cigarette électronique comme des fumeurs même si ceux-ci prétendent ne pas utiliser de produits à base de nicotine ou s’ils obtiennent un résultat négatif au test de dépistage de la cotinine ».

Selon les données rassemblées sur AssuranceINTEL, un produit des Éditions du Journal de l’assurance, la plupart des compagnies d’assurance de personnes canadiennes indiquent qu’elles considèrent comme fumeuses les personnes ayant utilisé une cigarette électronique au cours des 12 derniers mois.

De plus en plus, les assureurs ne considèrent plus comme fumeuses les personnes consommant du cannabis. Cependant, les personnes consommant du cannabis avec du tabac et/ou à l’aide d’une cigarette électronique sont en général toujours considérées comme fumeuses par les assureurs de personnes canadiens, selon AssuranceINTEL.

Les produits contenant du THC mis en cause

Le vapotage consiste à inhaler et à expirer des produits chimiques à l’aide d’un appareil, tel qu’une cigarette électronique. Les produits de vapotage contenant du THC, la substance psychoactive du cannabis, sont directement pointés du doigt par les CDC, qui recommandent aux vapoteurs de ne pas y avoir recours. « Les données suggèrent que les produits contenant du THC, en particulier ceux obtenus auprès de sources non officielles telles que des amis, des membres de la famille ou des revendeurs en personne ou en ligne jouent un rôle majeur dans l’éclosion » de la maladie grave liée au vapotage, disent-ils.

Les CDC indiquent que l’acétate de tocophérol, une forme synthétique de la vitamine E, est un autre « produit chimique préoccupant » qui « pourrait être utilisé en tant qu’additif, notamment en tant qu’agent épaississant, dans les produits de vapotage contenant du THC ». Il a été retrouvé dans les échantillons de fluide prélevés dans les poumons d’au moins 29 patients, venus de 10 États américains différents, souffrant d’une maladie pulmonaire grave liée au vapotage.

Le THC et l’acétate de vitamines E font partie des « nombreuses substances » toujours à l’étude, les CDC estimant qu’il « est possible que cette éclosion ait plusieurs causes ».

Les vapoteurs doivent consulter un médecin s’ils constatent être victimes de symptômes révélateurs de la maladie, tels que des toux, des essoufflements, des frissons, des douleurs au thorax ou à l’estomac, des nausées et vomissements, des diarrhées ou une perte de poids.