L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP) a fourni ses commentaires en réponse à la consultation de l’Alberta College of Pharmacy sur le projet de norme de pratique portant sur la prestation virtuelle de services pharmaceutiques.   

Selon l’ACCAP, plus de 3,1 millions d’Albertains ont une assurance maladie couvrant les médicaments, les soins dentaires et d’autres services de santé. Elle dit qu’il y a une corrélation entre les absences du travail et la disponibilité des soins virtuels, puisque ceux-ci sont accessibles facilement, sans qu’un déplacement chez le médecin soit nécessaire. De plus, les soins virtuels permettent aux habitants des régions rurales et éloignées d’avoir accès à un éventail de services plus large.   

« Nous avons tout intérêt à appuyer la modernisation des politiques afin d’offrir aux Canadiens plus d’innovation, de choix et d’accès à des soins de santé virtuels partout au pays », écrit l’association dans sa réponse à l’Alberta College of Pharmacy.   

L’ACCAP a cependant des réserves concernant deux articles du projet de norme.   

Plus précisément, elle dit que la portée des articles stipulant qu’une consultation en personne est requise risque de nuire à la livraison de médicaments par les pharmacies communautaires. La livraison de médicaments est particulièrement importante pour les personnes en congé d’invalidité ou les employés qui ne peuvent pas aller en pharmacie en raison de leur horaire de travail. Qui plus est, c’est un service qui aide les patients à bien prendre leurs médicaments, et ainsi à améliorer leur état de santé. Cet article limiterait également l’accès aux soins pour ceux qui souhaitent suivre un traitement dans une clinique de perfusion, puisque de nombreuses cliniques refuseront d’administrer un médicament lorsque la chaîne du froid a été rompue. L’ACCAP affirme qu’une norme qui empêche que les médicaments thermosensibles soient livrés directement aux cliniques représente un risque considérable pour la sécurité des patients.  

Elle poursuit en disant que le recours à des fournisseurs de services pharmaceutiques privilégiés ne compromet pas la liberté de choisir des patients ni leur sécurité (en particulier lorsqu’il est question de distribution de médicaments). « Dans la plupart des situations, l’employé qui choisit d’utiliser son régime collectif peut tout de même choisir l’endroit où il se procurera ses médicaments sur ordonnance, écrit l’association. L’ACCAP appuierait l’inclusion du choix des patients dans le projet de norme. »  

Enfin, l’association dit que le projet, s’il était adopté tel quel, profiterait davantage aux pharmacies traditionnelles qu’aux pharmacies virtuelles.    

« L’ACCAP prévoit que les Albertains continuent de s’attendre à des soins de santé virtuels nombreux et de meilleure qualité à l’avenir. Bien qu’elle comprenne que le but de cette norme de pratique soit de protéger les Albertains, l’ACCAP est d’avis que la sécurité des patients n’est pas compromise lorsque des fournisseurs privilégiés sont offerts en matière de services pharmaceutiques virtuels, et ce, en conformité avec les normes en vigueur. »   

« Dans l’ensemble, nous soutenons les progrès entrepris pour que les services virtuels soient utilisés davantage dans le secteur des soins de santé. Selon nous, cela peut et devrait se faire d’une manière qui ne diminue pas les services virtuels actuellement offerts par l’industrie. »  

L’association conclut ainsi : « L’ACCAP est d’avis que recourir à des fournisseurs privilégiés, que ce soit par un employeur ou par un employé, ne devrait pas être vu comme un problème nuisant à la prestation de soins virtuels par les pharmaciens et n’a pas d’incidence négative sur la sécurité des patients, surtout lorsqu’il est question de distribution de médicaments. »