Croix Bleue du Pacifique fait partie d’une collaboration entre trois organismes qui étudient la ménopause en Colombie-Britannique. Le Women’s Health Research Institute, avec la collaboration de la Croix Bleue du Pacifique et de la BC Women’s Health Foundation, a publié la toute première étude provinciale explorant la périménopause, la ménopause et la postménopause.
Selon cette étude, 92 % des femmes ménopausées ont ressenti des symptômes modérés à sévères, et près de 10 % d’entre elles déclarent que ces symptômes ont eu un impact tel sur leur travail qu’elles ont dû renoncer à des promotions et à des occasions d’avancement de carrière. « Certaines rapportent même avoir été congédiées », notent les chercheurs.
Intitulée HER-BC : Health and Economics Research on Midlife Women in British Columbia Report, cette enquête révèle également que 32 % des répondantes estiment que les symptômes de la ménopause ont influencé leur performance au travail, tandis que 24 % rapportent avoir manqué des journées de travail. L’enquête a été réalisée auprès de 1 858 femmes âgées de 39 à 60 ans.
Parmi les femmes interrogées, 43,5 % ont consulté des fournisseurs de soins de santé complémentaires, comme des naturopathes, des massothérapeutes, des acupuncteurs et des professionnels de la santé mentale, déboursant en moyenne près de 900 $ par an de leur poche pour ces services. Trois quarts de celles ayant eu recours à ces soins rapportent une amélioration de leurs symptômes.
Stigmatisation et silence
Les chercheurs soulignent que la stigmatisation et le silence continuent d’entraver la prise de conscience, alors que 41,2 % d’entre eux déclarent souffrir d’une maladie mentale concomitante. « Elles ont exprimé un sentiment de désarroi, se sentant déstabilisées par des symptômes inattendus et insuffisamment soutenues par le système de santé et leur milieu de travail. Cela a été associé à une détérioration de leur santé mentale, physique et sociale », précisent les chercheurs.
Le manque de sensibilisation sur la manière de soutenir adéquatement le bien-être durant cette étape de vie se traduit aussi dans les interactions avec les professionnels de la santé « où les participantes ont rapporté que la ménopause et ses traitements étaient souvent ignorés, évités ou mal compris », ajoutent-ils.
Parmi les recommandations du rapport, les organisations prônent des campagnes de santé publique, des efforts de collaboration dans le domaine des soins pour améliorer l’accès et la continuité des soins, des politiques de soutien en milieu de travail, davantage de recherches (les conséquences à long terme de la ménopause incluent l’ostéoporose et les maladies cardiaques) et la prévention de la discrimination en milieu de travail.
« Lorsque les symptômes de la ménopause nuisent à la capacité d’une personne d’effectuer ses tâches habituelles, ces symptômes devraient être considérés comme un handicap; les employeurs ont l’obligation légale de faire des ajustements raisonnables pour accommoder ce travailleur », précisent les auteurs.
« De plus, les employeurs ont l’obligation légale de protéger les travailleurs en situation de handicap contre la discrimination », ajoutent-ils.