Les pressions financières, le stress et les sentiments des consommateurs à l’égard de la planification financière font partie des préoccupations exprimées par les consommateurs, selon les récents sondages menés par RBC Banque Royale, l’Association canadienne des coopératives financières (ACCF) et Embark Student Corp.

L’ACCF note que les Canadiens de la génération du millénaire et de la génération Z sont plus susceptibles de faire état d’une moins bonne santé financière lorsque leurs réponses sont comparées à celles des générations plus anciennes. Beaucoup n’ont pas d’épargne d’urgence et un pourcentage notable retarde les grandes décisions de la vie en raison de leurs contraintes financières. 

Source d’insatisfaction  

« Les répondants les plus jeunes se montrent plus insatisfaits quant aux services de planification financière mis à leur disposition, ce qui indique qu’ils ont besoin de conseils financiers plus personnalisés », écrit l’ACCF. Plaidant pour des services personnalisés, les auteurs ajoutent que « les plus jeunes apprécient les institutions financières qui comprennent et répondent à leurs défis spécifiques ».

Les différences de stabilité et de planification financières entre les groupes d’âge ont fait l’objet d’une enquête auprès de 1 639 personnes, qui a également révélé un niveau élevé d’inquiétude financière parmi les personnes interrogées.

Sur l’ensemble des répondants à l’enquête, seuls 13 % sont tout à fait d’accord pour dire que leur institution financière se soucie de leur bien-être financier, 25 % s’inquiètent constamment de leurs finances, 32 % ont renoncé à des soins de santé personnels en raison de leur coût et 22 % n’ont pas d’épargne en cas d’urgence. Dans cette enquête, ils ajoutent que 59 % n’ont pas de plan financier détaillé et que 63 % n’ont pas de conseiller financier attitré.

Parmi les jeunes Canadiens, ceux âgés de 18 à 34 ans déclarent s’inquiéter constamment de leurs finances personnelles, tandis que 26 % de ceux âgés de 35 à 54 ans déclarent la même chose. Chez les plus de 55 ans, ce chiffre tombe à 20 %.

Achat d’un logement et soutien de la famille 

Un défi auquel les cohortes sont confrontées est le logement, mettant sous pression à la fois les jeunes générations qui luttent avec l’accessibilité et les générations plus âgées qui les aideraient à effectuer leur premier achat immobilier. 

Selon le 30e sondage annuel de RBC sur l’accession à la propriété mené auprès de 2 824 Canadiens de moins de 64 ans, un plus grand nombre de répondants déclarent aujourd’hui qu’ils prévoient d’acheter une maison au cours des deux prochaines années, estimant qu’il s’agit d’un bon investissement.

Cependant, 50 % d’entre eux épargnent moins en raison de l’inflation. Parmi les nouveaux propriétaires, 58 % s’inquiètent de ne pas pouvoir couvrir les coûts de l’accession à la propriété, une préoccupation exprimée par 66 % des acheteurs d’une deuxième maison.

Le sondage de RBC indique que 60 % des personnes de moins de 65 ans croient que l’achat d’une maison ou d’un appartement est un bon investissement. Ce chiffre est en hausse par rapport aux 53 % de 2023. Parmi les personnes interrogées, 29 % envisagent d’acheter une maison au cours des deux prochaines années, contre 22 % il y a un an.

Plus particulièrement, 62 % des répondants ont indiqué que le soutien financier de leur famille serait nécessaire pour réaliser leur projet d’accession à la propriété. « Le soutien de la famille n’est pas toujours disponible; quelque 39 % des répondants ayant déclaré vouloir donner de l’argent à des membres de leur famille pour le logement ou le loyer, mais ne pas avoir les moyens de le faire », précisent les chercheurs de RBC.

« La majorité des personnes interrogées (54 %) déclarent également qu’elles préféreraient que leur enfant ou leur famille vive avec elles pour les aider à économiser de l’argent plutôt que de leur fournir un soutien financier », indiquent-ils.

Réduire les besoins quotidiens  

Enfin, l’éducation fait l’objet d’un troisième sondage, cette fois mené par la société spécialisée dans l’épargne-études, Embark Student Corp. Réalisé par Léger, le sondage auprès de 1 000 répondants a révélé que 61 % des répondants croient que le soutien à l’éducation de leur enfant est plus important que leur propre santé financière.

« Les parents canadiens se soumettent à un stress financier et émotionnel énorme pour soutenir financièrement l’éducation postsecondaire de leurs enfants », avertissent les auteurs de l’étude.

« L’augmentation du coût de la vie signifie que de nombreux parents se privent des nécessités quotidiennes pour joindre les deux bouts et ne sont pas en mesure d’épargner autant qu’ils l’espéraient pour l’éducation de leurs enfants », ajoutent-ils.

L’enquête a révélé que 90 % des personnes interrogées estiment que les études postsecondaires sont coûteuses, 54 % redoutent de devoir les payer, mais 64 % déclarent qu’ils auraient l’impression d’avoir échoué si leurs enfants devaient s’endetter lourdement pour poursuivre des études postsecondaires. L’enquête a révélé que 82 % des personnes interrogées estimaient qu’il était de leur responsabilité d’aider leurs enfants à cet égard.

Quelque 61 % des parents canadiens estiment que soutenir leur enfant est plus important que leur propre santé financière et 58 % préféreraient s’endetter eux-mêmes. Les auteurs ajoutent que 66 % des parents ont déclaré qu’ils prévoyaient de retarder leur départ à la retraite pour aider leurs enfants à faire des études.