Les publicités du quincailler Canac mettant en scène des conseillers financiers et dont le slogan était « Pour vous donner les moyens, Canac aide pour vrai » ont suscité la grogne de certaines personnes de l’industrie. Or, elles ne vont pas jusqu’à porter préjudice aux conseillers financiers, affirme Bernard Motulsky.
Dans les publicités, on peut voir un conseiller financier discuter avec un client de rénovations que ce dernier veut apporter à sa résidence. Leur rencontre est interrompue par une personne qui effectue des travaux et qui sous-entend que la présence du conseiller n’est plus nécessaire en raison des bas prix offerts par Canac.
L’Association professionnelle des conseillers en services financiers (APCSF) s’est indignée contre le message perçu des publicités, affirmant qu’elles dénigrent le travail des conseillers en services financiers.
Celui qui est professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) au département de communication sociale et publique soutient toutefois qu’elles ne portent pas nécessairement préjudice aux conseillers en services financiers. « Ce n’est jamais très brillant de dévaloriser une activité pour en valoriser une autre. Pour les professions, la crédibilité est essentielle pour la confiance des consommateurs. Mais j’aurais du mal à dire que ces publicités créent vraiment des dommages réputationnels à la profession de conseiller financier. Je comprends toutefois que c’est déplaisant. »
Il ajoute que la stratégie empruntée par Canac dans ses publicités est « pour le moins étrange », tant dans le message véhiculé par la publicité que dans sa réalisation. En effet, selon M. Motulsky, les premières secondes des publicités induisent en erreur puisqu’elles incluent une mise en abime d’une publicité pour des firmes de services financiers.
Canac mise en demeure
L’APCSF a d’ailleurs riposté à Canac en lui envoyant une mise en demeure par l’entremise de son avocat, Me Maurice Charbonneau. L’association exhorte le quincailler de retirer « sa publicité tendancieuse » de sa campagne publicitaire amorcée le 1er avril.
« Le message véhiculé par le slogan, dans sa publicité visuelle, porte préjudice à ceux-ci et à la valeur de leurs conseils, en laissant sous-entendre qu’ils “n’aideraient pas pour vrai” les consommateurs », écrit Flavio Vani, président de l’APCSF.
En entrevue à FlashFinance.ca, M. Vani n’a pas voulu se prononcer à savoir si l’association comptait poursuivre Canac. Il indique que le processus est dans les mains de son avocat.
Il a aussi souligné que Canac avait l’intention de changer de slogan.
Au moment de publier, Canac n’avait pas répondu aux demandes d’entrevue de FlashFinance.ca.
Des conseillers mécontents
M. Vani affirme avoir reçu plusieurs commentaires de conseillers qui se sont plaints à l’APCSF et à Canac au sujet des publicités. « Ils leur ont envoyé des lettres disant que c’est incompréhensible qu’on puisse nous décrire de cette façon-là. C’est discréditer la profession, comme si c’était inutile de consulter un conseiller », résume-t-il.
Il rappelle que lorsqu’un client souhaite améliorer leur habitation, ils consultent un conseiller pour se faire aider à avoir un prêt qui servira notamment à acheter des produits et des matériaux chez un quincailler comme Canac.