Dans son bulletin, Normandin Beaudry explique que la décision de l’Association des chirurgiens dentistes du Québec (ACDQ) est survenue en raison d’un désaccord de nature commerciale et financière avec l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP).

« Il s’agit d’une décision de l’ACDQ et non des assureurs », souligne le cabinet. Ce qu’a confirmé la porte-parole d’ACCAP-Québec, Suzie Pellerin, en entrevue au Journal de l’assurance.

À l’échelle nationale, l’ACCAP traite l’affaire comme close, ajoute Mme Pellerin. « En ce qui nous concerne, les négociations sont terminées entre l’ACCAP et l’ACDQ. Les lignes directrices étant définies, les assureurs procèdent donc de manière individuelle aux négociations », a-t-elle dit en précisant que Dentaide n’est qu’un des systèmes disponibles actuellement.

« Nous évoluons dans une industrie concurrentielle. Les assureurs sont donc libres de choisir le système répondant le mieux à leurs besoins en fonction de leurs critères d’évaluation. Elle cite en exemple le système InStream, un fournisseur d’Ottawa spécialisé dans les services en ligne sécurisés pour la communauté dentaire et les assureurs.

« Certains assureurs ont développé des systèmes en collaboration avec Express Scripts Canada et Telus Santé », a ajouté Mme Pellerin. Ces deux firmes détiennent une bonne part du marché canadien du paiement différé par carte des médicaments.

Comme Roger D’Eschambault, président de dElta Avantages sociaux, Mme Pellerin croit que seule une minorité des membres de l’ACDQ suivront ses recommandations. « Nos données nous indiquent que très peu de dentistes ont répondu à l’appel lancé par l’Association, ne voulant pas demander à leur clientèle de payer la totalité de la facture pour que les assurés demandent ensuite le remboursement. »

La recommandation de l’ACDQ est une question de choix, rappelle son président Serge Langlois. Or, il croit que plusieurs choisiront Dentaide.

« Des dentistes embarquent. Nous faisons réaliser à nos membres qu’ils ne sont pas obligés à la délégation de paiement. Par exemple, de jeunes dentistes croyaient l’être. Lorsqu’ils réalisent le contraire, ils ne veulent plus de cette délégation », a révélé le président de l’ACDQ. L’association entend effectuer une tournée de ses membres cet automne, à travers le Québec.

Il a ajouté qu’il n’y a pas de mésentente entre son association et l’ACCAP. « Nous discutons depuis un an avec l’ACCAP et nous sommes en train de signer des ententes avec de grands assureurs, a révélé le président de l’ACDQ. Nous comprenons que les assureurs qui n’utilisent pas Dentaide devront apporter beaucoup de changements à leurs processus. Les gros joueurs nationaux souhaiteraient qu’il y ait une seule façon de faire au Canada, mais Dentaide offre un processus différent qui n’existe pas ailleurs. »

En vertu de ce processus, l’assureur dépose dans le compte de Dentaide l’ensemble des remboursements à ses assurés. « Nous faisons valoir aux assureurs qu’au lieu d’effectuer des remboursements à 300 dentistes individuellement, ils pourraient n’en faire qu’un seul à Dentaide, qui redistribue ensuite les sommes aux dentistes », souligne M. Langlois.

Les frais qu’exige Dentaide sont minimes pour les assureurs et les dentistes, soutient par ailleurs le président de l’ACDQ. « Je ne peux les dévoiler, mais je peux affirmer que ce ne sont pas les frais qui dérangent. Ceux qui utilisent le système réalisent plus d’économies que s’ils ne l’utilisaient pas », confie-t-il. Serge Langlois affirme que Desjardins Assurances, SSQ Groupe financier et iA Groupe financier figurent actuellement parmi les utilisateurs de Dentaide.