2008 n'a pas été de tout repos pour les assureurs automobiles du Québec. Ils ont subi d'importants sinistres tout au long de l'année. Le vent et la grêle les ont particulièrement affectés.C'est ce qu'indique l'Autorité des marchés financiers dans son Rapport sur la tarification en assurance automobile 2008. Selon le régulateur, la fréquence des réclamations pour les dommages causés par le vent ou la grêle montre une croissance considérable depuis trois ans. L'Autorité parle d'une hausse de 78 % de 2007 à 2008. Le régulateur ajoute que le coût moyen par sinistre pour les dommages causés par le vent ou la grêle a augmenté de 90 % de 2007 à 2008.
L'Autorité remarque que les fortes précipitations de neige des trois premiers mois de 2008 ont fait en sorte que la fréquence des réclamations d'accidents sans collision a augmenté de 14,4 % au premier trimestre de 2008 par rapport à la même période en 2007.
Au deuxième trimestre de 2008, les orages, les vents violents et la grêle ont fait augmenter les réclamations de 38,1 % par rapport au même trimestre en 2007. Dans ce cas-ci, la tempête du 10 juin 2008 a alourdi les résultats des assureurs. Pour 2008, la hausse des réclamations est de 10,5 % par rapport à 2007.
L'Autorité a mené son enquête à propos de cette hausse des réclamations dans la catégorie sans collision. Les assureurs automobiles lui ont répondu que les variations importantes du climat auront un impact à la hausse sur la fréquence des réclamations pour les sinistres sans collision dans le futur.
À cela, le régulateur ajoute que le coût moyen par sinistre pour les dommages causés par le vent a presque doublé en 2008. Il est ainsi passé de 2 403 $ en 2007 à 4 572 $ en 2008, soit une augmentation de 90 %. Ce type de réclamation est ainsi devenu le deuxième sinistre en importance dans la catégorie sans collision, après le vol complet d'un véhicule. L'Autorité suppose que les changements climatiques, qui entraînent des tempêtes de vent et de grêle plus violentes, ont contribué à ce changement.
Par ailleurs, le montant total des sinistres pour les voitures de tourisme a continué à augmenter de 2007 à 2008. Il est ainsi passé de 1,5 G$ à 2 G$, soit une hausse de 3,6 %. Cette hausse est principalement attribuable à la hausse des sinistres des accidents sans collision. Quant au montant total des sinistres pour l'ensemble des véhicules, il est passé de 1,8 G$ à 1,9 G$, soit une hausse de 2,9 %. Le ratio de sinistres est aussi passé de 61,5 à 62,7 de 2007 à 2008.
L'Autorité dit croire que les sinistres pourraient à nouveau être en hausse en 2009. La crise économique pourrait amener une hausse du taux de chômage, entraînant à son tour une hausse des fraudes et des vols de voitures.
Le régulateur dit néanmoins croire que la baisse des tarifs va se poursuivre pour une année de plus. 2008 a été la sixième année consécutive où les tarifs d'assurance automobile étaient en baisse. Pour justifier cette nouvelle baisse, l'Autorité note que les assureurs réalisent d'excellents bénéfices en automobile depuis huit ans et que la fréquence des sinistres demeure faible.
La marge bénéficiaire des assureurs de dommages du Québec œuvrant en assurance automobile était toutefois en baisse en 2008. Cette marge était de 16 % en 2006, pour passer à 13 % en 2007 et pour aboutir à 11 % en 2008.
Sur le long terme, la rentabilité des assureurs s'améliore d'année en année. La rentabilité sur dix ans est de 12,1 %, tandis que celle sur vingt ans est de 8,4 %. En 2007, les assureurs automobiles québécois présentaient une marge bénéficiaire de 10,8 % sur dix ans et de 7,8 % sur vingt ans. En 2006, cette marge était de 9,4 % sur dix ans et de 7,1 % sur vingt ans.