Employeurs, établissements d’enseignement, professionnels de l’assurance et futurs travailleurs : c’est l’industrie de l’assurance de dommages tout entière qui sera sous la loupe au cours des prochains mois dans le cadre d’une grande enquête visant à résorber la pénurie de main-d’œuvre dans ce secteur. 

Ce portrait diagnostic nommé la boussole est une initiative de la Coalition pour une relève en assurances de dommages, qui souhaite documenter les besoins actuels et projetés des entreprises en assurance de dommages en matière de main-d’œuvre.

Roxanne Hébert

« Notre souhait est de comprendre ces besoins, mais aussi les dynamiques d’attraction et de rétention du talent auprès des entreprises, explique la directrice générale Roxanne Hébert. Nous voulons aussi documenter l’impact des transformations qu’a subies l’industrie ces dernières années sur les entreprises. » 

Par transformations, la jeune gestionnaire entend les bouleversements technologiques dont l’avènement de l’intelligence artificielle et l’automatisation de certaines tâches, l’impact des changements climatiques sur les activités des entreprises et sur les réclamations, entre autres. 

« On souhaite documenter l’évolution et la transformation des emplois dans l’industrie, illustre Mme Hébert. Pour la relève, il peut être intéressant de connaître les compétences à acquérir pour se démarquer. »

« On peut penser, par exemple, que l’implantation de l’intelligence artificielle pourrait apporter de nouveaux défis en cybersécurité, ajoute-t-elle. Cela peut influencer les besoins des employeurs et donc les compétences recherchées auprès de la main-d’œuvre, mais aussi ses besoins en formation. » 

Les échanges pourront donc nourrir les établissements qui offrent l’attestation d’études collégiales (AEC) en assurances de dommages afin que leur cursus pédagogique s’arrime encore mieux aux besoins de l’industrie. 

Le point sur la main-d’oeuvre 

La Coalition cherche du même souffle à savoir comment les acteurs de l’industrie peuvent tirer avantage de ces changements pour revoir leurs pratiques et devenir plus attrayants pour les travailleurs actuels et futurs. 

En plus de sondages, la tenue de groupes de discussion est envisagée pour approfondir la collecte de données. C’est le cabinet-conseil en management et stratégie Volume10 qui a hérité du mandat.

Le coup de sonde, qui a d’ailleurs débuté cet automne, ratissera large : équipes de direction, responsables des ressources humaines, gestionnaires, professionnels, enseignants, directeurs de programme et étudiants, pour ne nommer que ceux-là, sont invités à prendre part au diagnostic. 

« On va poser beaucoup de questions sur les pratiques, précise Roxanne Hébert. On souhaite déterminer comment le secteur de l’assurance de dommages peut se démarquer des autres industries, dans un contexte où les jeunes talents qui débarquent sur le marché du travail cherchent un sens à leur travail, mais aussi de la flexibilité et de la mobilité. » 

En sachant ce que la relève attend maintenant d’un milieu de travail, les employeurs pourront mettre en place diverses mesures pour être prêts à leur arrivée sur le marché de l’emploi, indique Mme Hébert. 

Et les travailleurs plus âgés ne sont pas en reste. « On pense aux retraités actifs. Dans un contexte où la population est vieillissante, est-ce qu’on a des industries qui ont adopté des stratégies qui permettent de garder leurs employés – et leur expertise – plus longtemps? » se demande la directrice générale. 

Celle-ci réitère également que chaque professionnel du secteur des assurances est un ambassadeur de l’industrie et que tous doivent contribuer à la faire rayonner auprès de la relève. 

Le processus de consultation devrait s’étirer sur une période de trois mois. La Coalition a bon espoir de pouvoir présenter les résultats de son enquête au printemps prochain.