Prendre des décisions sur les avantages sociaux en se basant sur des données incomplètes pourrait nuire en matière d'engagement et de rétention des employés, selon un nouveau rapport de HUB International. Or, c’est une pratique courante des entreprises canadiennes.
La recherche de HUB visait à mieux comprendre les différences entre les points de vue des employeurs et des employés concernant les avantages sociaux et les bénéfices globaux. Des décideurs d'entreprises canadiennes et des employés à temps plein, provenant de divers secteurs, ont été interrogés dans le cadre de deux enquêtes distinctes. La recherche s'est concentrée sur les entreprises comptant 250 employés ou plus.
Le rapport tiré de cette recherche, publié le 13 août dernier, est intitulé (en anglais) The HUB International 2025 Canadian Workforce Vitality Gap Index, The Workplace Benefits Divide: Bridging Employer and Employee Perspectives through Data-Driven Insights.
Occasions manquées
HUB explique que les employeurs prennent souvent des décisions concernant les avantages sociaux en se basant sur des enquêtes d'engagement et des études de référence.
Bien que ces ressources soient précieuses, indique le rapport, « chacune présente des limitations qui, si elles ne sont pas prises en compte, entraînent des lacunes dans les avantages et des occasions manquées pour favoriser l'engagement, et augmenter la productivité et la rétention [des employés]. »
Par exemple, la recherche examine ce que les employeurs croient que leurs employés apprécient le plus : 33% ont classé la sécurité de l'emploi en premier, 31 % ont choisi la flexibilité et 31 % la rémunération et les avantages sociaux. « En comparaison, 40 % des employés [sondés] ont classé la flexibilité et l'équilibre travail-vie personnelle comme leurs principales valeurs », souligne le rapport.
L'enquête révèle également qu'environ trois quarts des employés affirment qu'ils seraient plus enclins à rester chez leur employeur actuel si les avantages sociaux étaient davantage personnalisés. Cependant, « les données montrent que les employeurs ne mettent pas en place les programmes personnalisés et percutants nécessaires pour la rétention », note HUB dans un communiqué annonçant la publication du rapport.
Le rapport démontre également que plus d'un tiers des employés signalent des préoccupations liées à la santé mentale, mais que la participation aux programmes de bien-être reste faible. Cela indique qu'il existe des lacunes dans la sensibilisation, la compréhension ou la valorisation de ces programmes, suggère HUB.
Élargir l'offre
L’enquête révèle que 72 % des employeurs interrogés prévoient d'apporter des modifications à leurs programmes d'avantages sociaux et de récompenses globales en 2025. « Parmi ceux qui prévoient des changements, 75 % cherchent à élargir leurs offres actuelles ou à en ajouter de nouvelles. »
Avertissant que « plus de dépenses ne signifient pas toujours plus de valeur », HUB conseille aux entreprises de « prendre un moment pour examiner de près comment elles conçoivent leurs avantages sociaux – et pourquoi ».
Recommandations
Dans son rapport, HUB propose quelques bonnes pratiques pour mieux s'aligner sur les besoins des employés en matière d'avantages sociaux. Parmi ces pratiques, il y a la réalisation d'enquêtes régulières auprès des employés, au moins annuellement, « afin de comprendre leurs préoccupations concernant leurs avantages sociaux et éviter les idées fausses sur ce qu'ils apprécient le plus ».
HUB suggère également de collecter des informations démographiques sur les employés lors des enquêtes (âge, années de service, rôle dans l’entreprise, statut familial et code postal). « Ces données permettent une analyse plus ciblée des lacunes dans les avantages et une segmentation des employés. »
Les enquêtes doivent interroger les employés sur ce qui se passe dans leur vie afin de mieux comprendre quels événements de vie significatifs nécessitent un soutien, ajoute HUB dans le rapport.
Chercher de l'expertise
Il est aussi recommandé de chercher des ressources et de l'expertise supplémentaires pour améliorer les informations disponibles grâce à l'analyse des données.
Travailler avec un conseiller en avantages sociaux « qui peut approfondir les données des employés, fournir des recommandations exploitables et aider à mettre en place des stratégies durables pour répondre aux besoins non satisfaits » est une autre recommandation.
« Avec de meilleures informations, les entreprises peuvent offrir ce qui compte vraiment pour leurs équipes – sans dépenser inutilement », déclare Terri Botosan, présidente du segment avantages sociaux, retraite et vie chez HUB International Canada, dans le communiqué de presse.
« Ce n'est pas seulement une question d'avantages sociaux. C'est une question d'affaires », ajoute-t-elle.