Aws Al-Hasani

Planificateur financier indépendant au service des programmes d’aide aux employés (PAE) virtuels et téléphoniques de Dialogue, Aws Al-Hasani estime que certains employeurs ne parviennent pas à soutenir le bien-être financier de leurs employés. Il croit que ceux-ci pourraient y arriver en faisant briller une qualité peu connue qu’ont les PAE : celle de donner accès à de l’éducation financière. 

Ils sont cinq planificateurs financiers à répondre aux questions des employés assurés par un régime collectif qui offre les services de santé numérique de Dialogue. Avec Dialogue depuis trois ans, Aws Al-Hasani, est l’un d’eux. Dialogue offre cette ressource aux participants de régimes d’assurance collective. 

M. Al-Hasani aligne 15 ans d’expérience dans le secteur financier, acquise entre autres dans le secteur bancaire. Il a œuvré comme planificateur financier à Banque Scotia. Son expérience l’a convaincu que l’indépendance du planificateur financier bénéficie aux clients. Ainsi, les services qu’il offre « ne se concentrent pas sur des produits en particulier ». « Nous avons une approche plus globale », dit M. Al-Hasani. 

Littératie financière déficiente 

Selon Aws Al-Hasani, une approche globale s’impose en entreprise parce que les Canadiens ont des lacunes en finances personnelles, constate-t-il. « La plupart des gens me disent qu’ils trouvent malheureux de ne jamais avoir appris la finance à l’école », dit-il. L’éducation financière est vraiment importante, renchérit-il à propos de la connaissance des finances souvent désignée sous le vocable « littératie financière ». 

M. Al-Hasani note que plus de gens empruntent pour s’acheter des biens et que le syndrome du voisin gonflable est plus prononcé au Canada qu’il ne l’était il y a 20 ou 30 ans. « On voit un voisin avec une Tesla et on va emprunter pour en acheter une », lance-t-il. 

Le planificateur financier rapporte que des gens lui demandent par exemple conseil sur la façon de réduire le taux d’intérêt de leurs dettes pour payer moins. La stratégie habituelle consiste à consolider les dettes en un seule dont le taux d’intérêt est moins élevé, par exemple la marge résidentielle. « Cela est encore difficile pour beaucoup de Canadiens », explique-t-il à propos de la compréhension des gens.

Conseils gratuits ignorés 

Aws Al-Hasani rappelle que les employés ressentent les effets de changements radicaux dans l’économie. Il énumère le coût de la vie, la hausse des taux d’intérêt et le fait que les employés manquent de ressources pour planifier leur avenir financier. « Le bien-être financier est au premier plan des facteurs de stress qui affectent le bien-être général des Canadiens », dit-il.

Le planificateur financier de Dialogue constate que de nombreux employés ne sont pas conscients du soutien que peut leur apporter l’employeur pour les aider à atténuer ce stress. Un soutien qu’il croit essentiel, alors que de nouvelles options financières, telles que le CELIAPP, deviennent disponibles. Il souligne que les programmes d’aide aux employés leur offrent des conseils essentiels et gratuits en matière de planification financière.

« Nous voyons que peu de Canadiens utilisent les programmes d’aide aux employés pour accéder à des professionnels qui peuvent les accompagner sur la voie de leur indépendance financière », déplore Aws Al-Hasani. Il s’étonne aussi que ces programmes demeurent difficile d’accès, et exhorte les employeurs à en faire une plus grande promotion.

Sources moins fiables 

M. Hasani signale les résultats d’une enquête réalisée auprès de 1 500 Canadiens, relatés dans un rapport de recherche réalisé par Dialogue au début de 2023 (La position des Canadiens et des Canadiennes sur la santé, le bien-être et les avantages sociaux). L’enquête a révélé qu’un employé sur cinq ne sait pas comment accéder à son PAE, tandis que 40 % n’y ont jamais eu accès, même s’ils savent comment le faire. 

Il cite aussi les résultats d’un sondage de Banque Scotia publié le 14 avril 2022. Ceux-ci révèlent entre autres que les Canadiens se tournent fréquemment vers des sources moins fiables, lorsqu’elles n’ont pas accès à des conseils financiers. Le sondage de Banque Scotia révèle en outre que seuls 39 % des Canadiens consultent un conseiller financier pour obtenir des conseils financiers.

M. Hasani mentionne en ce sens les résultats d’une enquête de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (Les Canadiens et leur argent : principales constatations de l’Enquête canadienne sur les capacités financières de 2019). La recherche de l’agence fédérale révèle que les Canadiens âgés de 18 à 34 ans sont plus enclins à demander conseil à des amis ou à des membres de leur famille (59 %) ou à utiliser l’Internet (51 %). 

Deuxième opinion indépendante 

Aws Al-Hasani révèle avoir souvent des demandes d’employés qui veulent rembourser leurs dettes où savoir comment investir eux-mêmes. Une ressource souvent offerte est aussi celle d’aider l’employé à établir un budget. Encore faut-il les faire connaître. « Il y a beaucoup de choses que l’on peut faire en tant qu’employeur », croit M. Hasani. L’employeur pourrait selon lui promouvoir le fait que des ressources sont offertes « en libre-service », et les promouvoir dans le cadre de son offre de REER collectif, de régime de retraite, ou de programmes d’achat d’options ou d’actions. « Il est vraiment important pour l’employeur de guider ses employés et de leur apprendre à utiliser leur programme d’aide aux employés », ajoute Aws Al-Hasani. 

Le planificateur financier croit que les employés doivent aussi prendre l’initiative d’utiliser les services qu’il offre. « C’est vraiment important au niveau personnel de savoir que vous avez des ressources et que vous pouvez contacter quelqu’un d’indépendant. Il peut vous guider ou même vous donner une deuxième opinion sur des conseils reçus par exemple du conseiller au niveau bancaire ou au niveau personnel. Je suis là pour vous donner les ressources et l’éducation qui vous permet de prendre le contrôle de vos finances », résume M. Al-Hasani. 

L’équipe de planificateurs s’efforce particulièrement d’offrir un rendez-vous dans les 24 heures qui suivent une demande. L’utilisateur peut obtenir jusqu’à deux rencontres pour un même sujet. « La personne peut faire des demandes sur plusieurs autres sujets. », dit M. Al-Hasani. Il précise que le nombre de demandes est en croissance. « Nous aimerions être encore plus occupés », ajoute M. Hal-Hasani.