Dans son sondage mené auprès de la clientèle haute valeur du Canada et des États-Unis, et résumé dans The 2024 Wealth Report, Chubb rapportait une préoccupation grandissante à l’égard de la cybercriminalité. Le vol d’identité et la cyberintimidation faisaient partie des risques le plus souvent mentionnés par les quelque 800 répondants, dont 150 sont Canadiens.

Les assureurs ont revu les protections offertes à cet égard, reconnaît Vanessa Lajeunesse, courtière de Covalen. La cyberassurance comporte généralement une garantie de 50 000 $ pour couvrir les dommages liés à l’extorsion, la fraude et la cyberattaque. La protection contre la cyberintimidation est aussi disponible. La couverture peut être étendue jusqu’à 250 000 $, précise-t-elle, et ses clients n’en demandent pas plus. 

Courtière de BFL Canada, Marie-Pier Renaud souligne que la plupart des clients profitent d’une protection minimale de 50 000 $ sur leur police. Elle affirme que ses clients ne lui font pas de demande supplémentaire à cet égard.

Les polices de biens de haute valeur comportent des garanties minimales à cet égard. « Oui, les clients posent de plus en plus de questions sur les protections offertes, renchérit Dominique Duquette, de Hub International. Un vol d’identité peut coûter très cher. » Les couvertures d’assurance couvrant la fraude par les cartes de crédit comportent aussi des limites, insiste-t-elle. 

Selon Thomas Scharen, courtier de Fort Assurances et Services financiers, les clients expriment davantage leur inquiétude à l’égard de la cybercriminalité. « N’importe qui peut se faire avoir, et les fraudes sont maintenant très sophistiquées », dit-il. Il affirme que le coût de la protection offerte pour le cyberrisque est peu élevé dans les contrats d’assurance des biens de haute valeur. « C’est très abordable. » 

Sa collègue Rhonda Griffin confirme que le cabinet a suggéré aux assureurs d’inclure la protection à cet égard dans leur police d’assurance des biens de haute valeur. « Au renouvellement chez Chubb, la protection a été ajoutée à tout le monde, avec les limites de base. Les gens qui en sentent le besoin peuvent obtenir une couverture plus importante », dit-elle. 

Thomas Scharen rapporte un cas récent où la réclamation provient d’une perte reliée à un vol de cryptomonnaie. « Il y a une grosse évolution dans les habitudes de vie des clients. Ils ont déjà des œuvres d’art, des bijoux, etc. Ils suivent la tendance, ils achètent un peu de cryptomonnaie, et ce n’est pas facile à assurer non plus », mentionne-t-il. 

Du côté d’Intact Prestige, son vice-président Achraf Louitri précise que les garanties offertes aux clients privilégiés sont mises à jour de façon régulière en fonction de l’évolution du cyberrisque. « On a récemment augmenté nos limites de couverture disponibles si nos clients en voient le besoin. On a aussi ajouté la [protection contre la] cyberintimidation à notre couverture dans les dernières années », dit-il.

« La cybercriminalité est encore un risque émergent. Il faut constamment discuter avec nos courtiers partenaires pour s’assurer que nos clients ont la bonne couverture », ajoute M. Louitri. 

Cet article est un Complément au magazine de l'édition de novembre 2025 du Journal de l'assurance.