Filiale de Great-West, Canada Life Reinsurance a annoncé une convention de réassurance à long terme avec VIVAT, un assureur des Pays-Bas, pour couvrir 5,5 milliards d’euros (G€) de risque de longévité.
Il s’agit d’une transaction d’assurance longévité (swap de longévité), solution d’atténuation des risques courante chez les régimes de retraite européens, surtout au Royaume-Uni. De telles transactions surviennent encore rarement au Canada, mais sont alors de grande taille. La convention touche plus de 150 000 retraités qui reçoivent une rente ou ont droit à une rente différée.
Jeff Poulin, responsable à l’échelle mondiale de Canada Life Re, a déclaré : « Je suis heureux d’annoncer cette importante transaction de réassurance, qui témoigne de notre capacité à élaborer efficacement, en collaboration avec VIVAT, une solution pour couvrir le risque de longévité et permettre une gestion optimale de son risque global. Cette transaction diversifie davantage notre portefeuille de réassurance longévité et démontre que nous pouvons, avec Arpian, créer de grandes structures de transfert du risque complexes et uniques, qui s’appuient sur notre santé financière, au profit de nos clients ». Arpian est un consultant en assurance et en réassurance établi à Paris.
La division de réassurance de Canada-Vie a dit offrir une gamme de solutions novatrices en matière de gestion des risques et des capitaux pour couvrir les risques de mortalité, de longévité, de santé et de déchéance pour les assureurs, les réassureurs et les caisses de retraite aux États-Unis et en Europe, notamment aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Suède, en Belgique et en Irlande.
Canada Life Re est un joueur particulièrement actif en Europe. En septembre 2017, Canada Life Reinsurance a conclu une entente de réassurance à long terme afin de couvrir le risque de longévité pour un engagement de 1,7 milliard de livres sterling (3 milliards de dollars) à l’égard d’environ 7 500 participants pensionnés du Marsh & McLennan Companies UK Pension Fund (MMC UK Pension Fund). Cette transaction a été établie par la filiale de Canada-Vie à la Barbade au moyen d’une entente de réassurance avec des captives d’assurance à Guernsey gérées par Marsh Guernsey. « Canada Life Re a conclu d’autres transactions en Europe. Quoique celle effectuée avec Vivat soit importante, elle n’est pas la plus importante », a confié M. Poulin à FlashFinance.ca.
Incomparable aux transactions canadiennes
FlashFinance.ca a demandé plus de détails à Jeff Poulin sur cette transaction, et son lien avec une récente transaction réalisée par Canada-Vie au Canada. Le responsable mondial de Canada Life Reinsurance a précisé que toutes deux sont des transactions d’assurance longévité, quoique l’envergure du swap avec Vivat soit beaucoup plus grande que celle du swap de Canadian Bank Note.
« La transaction avec Vivat vise des retraités néerlandais, pour environ 70 % d’un portefeuille de contrats d’une valeur de huit milliards d’euros, alors que la transaction visant Canadian Bank Note touche les retraités canadiens, pour 100 % d’un portefeuille de contrats d’une valeur de 35 millions de dollars (M$), a ajouté M. Poulin. Le swap avec Vivat a été négocié par la division de réassurance alors que celui de Canadian Bank Note a été opéré par La Compagnie d’Assurance du Canada sur la Vie (Canada-Vie). La transaction vise un bloc de régimes de retraite de Vivat, qui a racheté des engagements. La transaction peut aussi prévoir le rachat d’autres engagements. »
Au Canada, les transactions visant l’assurance longévité sont effectuées par l’entremise de La Compagnie d’Assurance du Canada sur la Vie, a-t-il expliqué. En outre, la transaction canadienne d’assurance longévité pourrait être appelée à grandir, a révélé M. Poulin. « Bien que nous ne puissions divulguer de données financières du premier trimestre de 2019 avant leur publication officielle, nous pouvons dire qu’au quatrième trimestre de 2018, Canadian Bank Note a ajouté environ 13 millions de contrats à sa transaction initiale de 2016. »
Question de marché
Joueur important en transfert de risques de retraite, BMO Assurance signale que la majorité des transactions au Canada se réalisent sous la forme de rentes collectives. Vice-président et actuaire de tarification en chef de BMO Assurance, Rohit Thomas a expliqué en entrevue à FlashFinance.ca pourquoi on voit encore peu de swaps de longévité au pays. « Pour qu’une seule transaction de longévité soit rentable, elle doit être de grande taille parce que vous ne transigez que le risque de longévité. Avec les rentes, vous réalisez l’entière transaction, ce qui inclut entre autres les actifs ».
Le Canada emporté par le succès européen de ses filiales
Dans son Pension Risk Transfer Report publié en mars 2019 sur les activités canadiennes de transfert des risques de régimes de retraite, la firme d’actuariat Eckler rapporte que ces transactions ont culminé à un chiffre record de 4 milliards de dollars (G$) au Canada en 2018, soit une croissance de 20 % par rapport aux 3,7 G$ de transferts réalisés en 2017.
Une transaction de 322 M$ réalisé par BMO Assurance en 2018 a été la plus grosse transaction d’une seule rente de son histoire, a révélé M. Thomas. Il a ajouté que sa compagnie a réalisé un total de 780 M$ de transaction de rentes en 2018.
L’année en cours s’annonce dans la même veine que 2018, alors qu’iA Groupe financier et RBC Assurances viennent d’annoncer une entente conjointe avec CIE pour transférer 333 M$ du risque attribuable au régime de retraite de Navistar Canada par l’entremise de rentes collectives.