Habituellement lorsque des catastrophes causent moins de dommages d’une période donnée à un autre, la facture des assureurs baisse aussi.
Ce n’est toutefois pas ce scénario qui s’est produit au cours des six premiers mois de 2021, révèle Aon.
Les pertes économiques causées par les catastrophes naturelles ont été moindres au premier semestre de 2021 que celles subies en 2020. Or, la facture des assureurs a enregistré une hausse durant la même période, indique Aon dans son rapport Global Catastrophe Recap : First Half of 2021.
Pour le semestre observé, les pertes assurées sont passées de 40 milliards de dollars (G$) à 42 G$, entre 2020 et 2021. Ce qui est plus inquiétant pour les assureurs, c’est que ce montant est plus élevé de 39 % par rapport à la moyenne annuelle enregistrée depuis le début du 21e siècle.
Toujours pour le premier semestre, les pertes économiques sont passées de 103 G$ à 93 G$ de 2020 à 2021. C’est 16 % au-dessus de la moyenne annuelle enregistrée depuis le début du 21e siècle, mais 32 % sous celle des dix dernières années.
Comment expliquer une telle situation ? L’hiver a causé plus de dommages qu’à l’habitude, et ce, particulièrement aux États-Unis, rapporte Aon. Ainsi, 72 % des pertes assurées mondiales, enregistrées au premier trimestre de 2021, l’ont été au sud de la frontière canadienne.
Le vortex polaire ayant touché le sud des États-Unis à la mi-février compte à lui seul pour 23 G$ de pertes économiques, dont 15 G$ de pertes assurées. Aon fait toutefois remarquer que le cout final de cette catastrophe n’est pas encore définitif, des réclamations continuant à entrer chez les assureurs.
Il s’agit d’ailleurs de la catastrophe hivernale la plus couteuse de l’histoire. Aux États-Unis, les pertes assurées au premier semestre de 2021 étaient 76 % plus élevées que la moyenne annuelle enregistrée depuis le début du 21e siècle.
À l’échelle mondiale, les 163 catastrophes naturelles notables enregistrées par Aon pour le premier semestre 2021 étaient inférieures à la moyenne du 21e siècle de 191 et à la médiane de 197.
Un hiver couteux, un printemps chaud
L’hiver a été le principal catalyseur des pertes enregistrées au premier semestre de 2021. La chaleur n’a toutefois pas été en reste, alors que de nombreux records ont été établis au cours des six premiers mois de 2021, notamment à Lytton, en Colombie-Britannique, au Canada. La ville a d’ailleurs été rasée par les flammes à la fin du mois de juin. Le premier semestre de 2021 est ainsi le huitième plus chaud enregistré des 20e et 21e siècles.
Aon est la première entreprise à publier son estimation des pertes économiques liées aux catastrophes naturelles pour le premier semestre de 2021. Les réassureurs Swiss Re et Munich Re publient aussi de tels sommaires. Ils ne les avaient pas rendus publics au moment de publier ce texte.