L’industrie de l’assurance vie a les ressources financières pour couvrir les pertes excédentaires causées par la pandémie de COVID-19.
Toutefois, si on oblige les assureurs de dommage à couvrir les pertes découlant de l’interruption des affaires, ce sera la banqueroute assurée pour cette industrie, affirme l’Association de Genève, qui regroupe les PDG des 90 plus grands assureurs au monde, dans un rapport intitulé An Investigation into the Insurability of Pandemic Risk.
Le calcul de l’Association de Genève est fort simple pour en arriver à ce constat. Les assureurs de dommages ont souscrit des primes totalisant 1 600 milliards de dollars (G$) à travers le monde, et ce, tous risques confondus. L’assurance des biens des entreprises en représente 150 G$. Les pertes pour les assureurs liées à l’interruption des affaires sont de l’ordre de 40 G$, alors que les risques qu’ils avaient souscrits étaient de 30 G$.
De plus, les pertes économiques découlant de la pandémie sont estimées à 4 500 G$. L’assurance souscrite pour l’interruption des affaires en lien avec une pandémie ne couvre donc même pas 1 % de ces pertes. L’industrie de l’assurance de dommages n’a donc tout simplement pas les fonds pour couvrir le tout.
L’Association de Genève a jugé important d’intervenir dans ce débat, alors que diverses législations à travers le monde étudient la possibilité d’obliger les assureurs de dommages à couvrir l’interruption des affaires causée par la pandémie. Son directeur général Jad Ariss reconnait qu’il y a là un important déficit de protection. Il ajoute que des solutions doivent être trouvées, mais qu’elles doivent tenir compte de la solvabilité et de la viabilité de l’industrie.
Kai-Uwe Schanz, auteur du rapport et chef de recherche de l’Association, ajoute que les pertes découlant de la pandémie défient les critères de bases pour déterminer l’assurabilité d’un risque. « Au contraire des catastrophes naturelles, les pandémies frappent à une échelle globale, ne permettant pas aux assureurs de diversifier leur exposition. Les gouvernements et les assureurs doivent de toute urgence trouver les bonnes modalités de partenariat pour se préparer et répondre aux risques extrêmes tels que les pandémies. »