Une nouvelle analyse de Grant Kelly, économiste principal, vice-président, analyse financière et affaires réglementaires, à la Société d’indemnisation en matière d’assurances IARD (SIMA), montre que le secteur de l’assurance de dommages au Canada connaît un mauvais départ en 2025, en raison des tendances liées aux taux d’intérêt et de résultats de souscription décevants.
Le rapport trimestriel de cet organisme sans but lucratif, Solvabilité en jeu, indique que le ratio combiné net global pour l’assurance automobile des particuliers a dépassé les 100 % dans les 13 provinces et territoires du Canada. Le rapport précise également qu’un ratio supérieur à 100 % indique une perte de souscription.
« Les assureurs IARD du Canada ont publié des résultats financiers inférieurs à la moyenne pour le premier trimestre (T1) de 2025, les bénéfices ayant reculé de 33,7 % par rapport à la même période l’année dernière. Le rendement des capitaux propres (RCP) de l’industrie est passé de 15,6 % au T1 de 2024 à 9,8 % au T1 de 2025 », écrit M. Kelly. « Le chiffre de 2025 est légèrement inférieur à la moyenne de l’industrie sur 50 ans qui s’établit à 10,6 %. »
Les frais de service au premier trimestre de 2025 étaient par ailleurs en hausse de 9,7 % par rapport à l’année précédente, alors que les revenus totaux n’ont augmenté que de 5,8 % au cours de la même période. « La différence entre les taux de croissance de ces deux éléments a ramené le résultat net des activités d’assurance à 2,4 G$ — une baisse de 527 M$. Cela représente une diminution de 18 % comparativement au T1 de 2024. »
Du côté de l’assurance des biens des particuliers, le rapport note également que les intempéries ont entraîné jusqu’à maintenant des pertes catastrophiques dépassant les 700 millions de dollars en 2025, soit trois fois plus que les 200 millions de dollars signalés à la même période l’an dernier.
Le ratio combiné global net pour l’assurance des biens des particuliers était de 117,9 % à Terre-Neuve-et-Labrador et de 100,8 % en Ontario. Kelly ne traite pas des autres provinces, sauf pour dire que « les pertes techniques relatives à cette branche sont particulièrement préoccupantes étant donné les augmentations de prix importantes instaurées par les assureurs depuis les deux dernières années ».
M. Kelly conclut en affirmant qu’un seul trimestre ne définit pas une année, mais il ajoute : « L’industrie n’est pas partie du bon pied en 2025. »
Les résultats financiers des assureurs de dommages au Canada en 2024 font l’objet d’un dossier dans l’édition de juin du Journal de l’assurance.