Desjardins Assurances travaille actuellement sur un projet pilote pour inclure la téléconsultation médicale en assurance collective, a dévoilé l’assureur lors d’une conférence présentée dans le cadre de son Forum 360°. Aucune date de sortie officielle n’est confirmée pour l’instant.

« Notre solution est presque prête à être commercialisée. Pour être transparents, nous sommes en phase de projet pilote auprès d’un de nos clients et auprès de 4 000 de leurs employés. Nous travaillons d’ores et déjà à intégrer ce nouveau service à notre offre actuelle pour les groupes et les entreprises », a indiqué François Joseph Poirier, vice-président développement des affaires chez Desjardins sécurité financière.

Consultation à distance

La téléconsultation permettrait aux patients d’avoir une consultation à distance en temps réel avec un professionnel de la santé, soit par communication écrite ou par communication vidéo, dans le but de poser un diagnostic. Selon Desjardins, ce type de consultation entrainerait de nombreux avantages tant pour les employés que les gestionnaires.

« Ça reste une relation humaine entre un professionnel de la santé et un patient. C’est seulement la façon d’interagir qui change en utilisant la technologie », dit Maude-Marie Dorval actuaire-conseil en assurance collective pour le Mouvement Desjardins.

Une économie de temps pour le patient et l’employeur

Selon les données partagées lors de la conférence, sept Canadiens sur dix évitent de consulter lorsqu’ils sont malades en raison des longs délais d’attente. Selon le plus récent palmarès des urgences, le temps moyen d’attente aux urgences au Québec est de quatre heures, tandis que la moyenne du séjour aux urgences est de 13 heures et 42 minutes.

« Les soins mineurs n’ont pas besoin d’une consultation en personne. On estime que 50 % des visites à la clinique et 70 % des visites à l’urgence auraient pu se faire de façon virtuelle. Avec la téléconsultation, on parle d’une économie du temps d’attente de 30 à 50 % pour voir un spécialiste », précise Mme Dorval.

Selon Desjardins, les employeurs seraient aussi gagnants en ajoutant la téléconsultation à leur programme d’assurance collective puisque cela diminuerait le taux d’absentéisme de leurs employés.

« Les employés s’absentent du travail pour consulter. Avec la téléconsultation on parle d’un gain de 3,3 h pour une visite qui aurait lieu en clinique et de 8 h pour une visite en urgence », explique l’actuaire.

Le marché n’est pas tout à fait prêt

Toutefois, Mme Dorval croit que les médecins ne sont pas nécessairement prêts à accueillir la téléconsultation, en raison des normes règlementaires actuelles. Les consultations virtuelles ne sont présentement pas rémunérées au public, donc par la Régie d’assurance maladie du Québec. Seule la province de la Colombie-Britannique couvre actuellement ce type de consultation au public. Ainsi, dans les autres provinces, la téléconsultation se fait souvent via le privé.

Mme Dorval reste confiante. « On estime à 25 % le nombre de médecins qui utilisent des technologies de télésanté. Seulement 8 % pratiquent la téléconsultation avec les patients. Toutefois, l’Association médicale canadienne dit que 69 % des Canadiens se croient prêts à utiliser un tel service. Est-ce que le marché est prêt ? Presque. »

Pour la création de ces nouveaux produits en télémédecine, Desjardins travaille en partenariat avec le Groupe Santé Medisys, récemment acquis par TELUS Health. « C’est le meilleur des deux mondes, car nous avons ainsi l’expérience médicale de Medisys et l’expérience technologique de Telus », explique M. Poirier.